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Le PS ne sait plus sur quel pied danser!

Publié le par PRG

PS: Valse des étiquettes, et concours de tacles entre candidats à La Rochelle

A l’occasion de la sortie de son nouveau livre L’école abandonnée, Jack Lang
(ancien ministre PS de l’Education et de la Culture), dans une interview accordée au
JDD.fr, avait pointé du doigt des éléphants du Parti Socialiste
"préoccupés par leurs
querelles intestines"
, en déclarant par ailleurs
"Je ne comprends toujours pas ce silence
de la direction nationale du Parti Socialiste"
. A son grand dam, les
"luttes intestines"
qu’il dénonçait, sont d'actualité à l’université d’été du Parti Socialiste, qui se déroule
actuellement à La Rochelle. Le grand rassemblement du parti de la rose s’est ouvert vendredi
avec une polémique sur le supposé vote de Martine Aubry, au premier tour de la dernière
présidentielle, en faveur de François Bayrou: Selon Renaud Dély, la maire de Lille aurait
accordé sa voix au président du Modem au lieu de voter pour Ségolène Royal. C’est ce
que le journaliste de Marianne Magazine déclare dans son livre La Guerre des "ex",
en précisant que François Bayrou aurait ironisé sur ce geste de l’instigatrice des 35 heures,
en déclarant "C'est bien la fille de son père (Ndlr: Jacques Delors)."

Un pavé dans la mare qui risque d’accroître les dissensions entre la présidente de la Région
Poitou-Charentes et la maire de Lille. Deux têtes d’affiche du Parti Socialiste qui entendent
se frayer un chemin pour d’une part succéder à François Hollande, et de l’autre, pour s’
emparer de la candidature du PS pour l’investiture présidentielle. Martine Aubry vient de
sortir cette semaine son livre Et si on se retrouvait, retraçant les lignes directrices de son
programme en vue de la refonte idéologique du parti de la rose. Ségolène Royal, elle aussi,
peut se prévaloir d’avoir des idées à revendre: Son livre Si la gauche veut des idées, sorti le
9 juillet 2008 chez Broché, passe en revue les grandes lignes de son programme de reconstruction
d’un Parti Socialiste au creux de la vague.

Les feux de l’amour à La Rochelle

Une alliance est scellée entre strauss-kahniens pris en main par Pierre Moscovici et
La maire de Lille Martine Aubry; Ségolène Royal a cité Juliette Gréco
"Aimez-vous
les uns les autres ou disparaissez!"
; Jospin a pointé le bout de son nez pour remettre
à sa place la présidente de la région Poitou-Charentes et pour donner de leçons
"Rompre avec cette stratégie (rapprochement de divers partis de gauche, NDRL)
serait une erreur, même si les autres composantes de la gauche se sont affaiblies"
.

En clair, l’ex-candidat déchu à la présidentielle de 2007, est nostalgique de sa gauche
plurielle, il en appelle ainsi à la création d’un "bloc central" réunissant tous les partis de
gauche, du Parti Socialiste jusqu’aux Partis Radicaux de gauche, en passant par les Verts
de Dominique Voynet et par le Parti Communiste de Marie George Buffet. Et cela, même
si ces autres composantes de la gauche sont à l’agonie, de suite d’une élection présidentielle
chaotique qui les a ruinées financièrement. Pour être encore précis, l’ancien premier ministre
voudrait faire du neuf avec du vieux, en remettant la gauche plurielle au devant de la scène
d’une part, et de l’autre, en balayant d’un revers de main une Ségolène Royal trop centriste
à son goût lors de l’entre-deux tours de la présidentielle.

Le premier secrétaire du PS sortant, François Hollande, s’est étonné, samedi 30 août, de
l’alliance qui s’amorce entre les strauss-kahniens et Aubry, en rappelant qu’à lui, on lui a
toujours reproché sa culture de la synthèse. En sachant que le nouvel avocat de Bertrand
Delanoë ne s’était pas fait prier pour s’afficher aux côtés de son nouveau poulain, et pour
prendre fait et cause pour le maire de Paris, en tournant au passage, sans état d’âmes, le
dos à son ex-compagne, Ségolène Royal:

Le député de la Corrèze avait fait un speech mardi 26 août sur RTL en faveur du père
fondateur du Vélib à Paris. Le futur ex-premier secrétaire du PS avait alors fait de Bertrand
Delanoë le meilleur candidat en sa succession. En outre, mercredi 27 août dans Libération,
il avait appelé les cadres du PS à réunir leurs forces pour "la constitution d’un pôle central".

On ne sait plus sur quel pied danser, tant le message de François Hollande reste flou. "Ceux
qui pensent la même chose (que Bertrand Delanoë est le meilleur candidat à sa succession,
NDRL) doivent être ensemble (...) et Ségolène Royal verra ce qu'elle a à faire de son côté"
,
avait souligné l'ex-compagnon de la présidente de la région Poitou-Charentes aux micros de
RTL, avant d’ajouter
"Bertrand Delanoë ouvre une discussion (...). Si Ségolène Royal veut
en être, d'accord."
, tout en affirmant en outre que
"Je fais en sorte qu'il y ait un bloc
central au Parti Socialiste."

Et enfin, le maire de Paris Bertrand Delanoë s’est auto-placé sur le banc des victimes,
collant ainsi l’étiquette de l’accusée à Martine Aubry qui refuse de discuter avec lui:
"Il
est dans une logique, nous dans une autre. Il ne souhaite pas travailler dans un
collectif mais dit: "Je suis candidat, vous devez me rejoindre"
, s’est targuée de mettre
en exergue la mère fondatrice des 35 heures. Or, elle, candidate non déclarée à la succession
de François Hollande, ne renoncerait pas non plus à sa probable candidature au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste.

Sans oublier que Moscovici (soutenu par les porte-drapeaux de "La ligne claire" de Gérard
Collomb et Jean-Noël Guérini) qui se rapproche de très près de la candidate d’Aubry à la
direction du PS (vice-versa), n’abandonnerait pour rien au monde sa candidature au poste
de premier secrétaire: Le député du Doubs a souligné qu’il avait l’étoffe pour "diriger ce parti".
Ce qui vient de se confirmer ce samedi 30 août 2008: Pierre Moscovici vient de déclarer,
à l’université d’été du Parti Socialiste, "sa détermination totale" d’être le chef de fil de l
’alliance scellée entre ses camarades strauss-kahniens et Martine Aubry. Tout cela avec
l’appuie de "grands élus" et du "pôle écologiste" du PS. Le député du Doubs légitime
sa décision de briguer sa candidature pour le poste de premier secrétaire en affirmant qu’"
Il y a eu unanimité de la salle", c’est pourquoi
"nous entrons dans la discussion
avec une candidature au poste de premier secrétaire, la mienne"
, a-t-il ajouté, se
sentant dès lors "conforté par ce soutien".

Par ailleurs le député du Doubs, pense que le salut du PS ne resurgira pas du travail de
la paire Delanoë-Hollande, car selon lui, le député de la Corrèze est à l’origine de la traversée
du désert du Parti Socialiste soldée par des échecs électoraux, et quant au maire de Paris,
il n’incarnerait pas la rénovation, pense-t-il, et contrairement à lui, il est pour la présidentialisation
du Parti Socialiste.

La guerre des chefs à son comble

La guerre des chefs bat donc son plein à La Rochelle. Tous veulent diriger le Parti Socialiste.
D’accord pour marier des courants en vue de l’émergence d’une synthèse majoritaire,
 mais, pas question de s’asseoir sur ses ambitions personnelles (poste de premier secrétaire, présidentielles 2007).
 Entre la refonte idéologique du Parti Socialiste, et leur carrière
politique, les anciens et nouveaux
éléphants du parti de la rose, ont fait leur choix. Au deuxième jour de l’université d’été de
La Rochelle, on ne parle toujours pas programmes, on parle d’abord et surtout des têtes
d’affiche et de leurs stratégies pour s’emparer de Solferino, et pour l'élection présidentielle
de 2012.

Les grands perdants de La Rochelle?

Pour l’heure, les grands perdants de l’université d’été du Parti Socialiste, sont bel et bien
Ségolène Royal pourtant plébiscitée par les militants, et Laurent Fabius qui paraît tout
aussi seul, bien qu’étant en contact avec Martine Aubry.

Ni les strauss-kahniens, ni la famille sociale-libérale de Bertrand Delanoë, encore moins
la maire de Lille, ne veulent travailler avec la présidente de la région Poitou-Charentes.
Ségolène Royal qui excelle désormais dans l’art de recycler des phrases toutes faites, appelant
les cadres du parti de la rose à attendre le Congrès de Reims et le verdict des militants
("Laissons les militants travailler!"), a conclue sa tribune vendredi à La Rochelle, avec
une citation d’Aimé Césaire
"Tout l'espoir n'est pas de trop pour regarder le siècle
en face. Voilà l'objectif alors réalisons-le."

Les tractions sont en cours entre les fabiusiens et l’équipe de la maire de Lille. Pierre Moscovici,
député du Doubs officiellement de mèche avec Martine Aubry, a déclaré que c’est Laurent
Fabius (ancien premier ministre) d’entreprendre "les gestes nécessaires", pour tirer lui aussi
son épingle du jeu des candidats déclarés à la succession de François Hollande, a-t-on envie
d’ajouter.

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