Discours de Sarkozy sur la politique économique le 25 septembre à Toulon
PARIS, 18 septembre 2008 (AFP) - Nicolas Sarkozy prononcera jeudi prochain lors d'un meeting à Toulon un discours sur la politique économique du gouvernement, alors que des voix s'élèvent, y compris à l'UMP, pour lui demander de s'exprimer face à la crise financière américaine et ses conséquences en Europe.
Le président de la République s'exprimera à 18H30, durant environ trois quarts d'heure, devant 4.000 personnes réunies au Zénith à Toulon, a-t-on précisé à l'Elysée, confirmant une information parue jeudi dans plusieurs quotidiens.
Lors de cette intervention, le chef de l'Etat doit "mettre en perspective", quelques jours avant la présentation du projet de loi de finances 2009, "les réformes économiques du gouvernement, dans le contexte de la crise financière actuelle", a-t-on ajouté à la présidence de la République.
Le président a choisi la forme d'un discours pour "s'adresser directement aux Français, un peu comme il l'avait fait en juillet 2007 à Epinal pour présenter la réforme des institutions", souligne-t-on à l'Elysée.
Nicolas Sarkozy n'a jusque-là pas évoqué publiquement la crise provoquée sur les marchés financiers par les défaillances qui ont frappé plusieurs banques et établissements financiers américains.
Interrogé mardi en marge d'une conférence de presse sur la libération de plaisanciers retenus par des pirates somaliens, le chef de l'Etat avait répondu qu'il s'exprimerait sur la crise financière internationale "dans les jours et les semaines qui viennent".
"On a eu une petite nuit, et il faut être très reposé pour affronter la crise financière internationale", avait-il ajouté.
Mercredi, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel avait affirmé que le système bancaire français était "sain" et à même d'éviter les "défaillances en chaîne" qui frappent le système financier américain.
Il avait rejeté les critiques selon lesquelles le gouvernement avait observé un certain mutisme sur cette crise et rappelé que le Conseil européen des 15 et 16 octobre devait aborder les questions financières.
"Il faut indiquer très clairement que c'est une crise importante, c'est sans doute la première crise financière globale, il ne faut pas la sous-estimer", avait jugé le porte-parole du gouvernement.
M. Chatel avait indiqué que la ministre de l'Economie Christine Lagarde s'était entretenue mardi après-midi "avec un certain nombre de ses collègues du gouvernement européen", estimant que cette discussion "avait permis notamment, de manière concertée, à ce que cette nuit la Fed intervienne sur la compagnie bancaire AIG".
Des voix se sont élevées ces derniers jours pour demander à l'exécutif de se faire entendre. Le PS et le PCF ont dénoncé mercredi le "silence" du président, l'accusant de sous-estimer la crise.
L'ancien Premier ministre Edouard Balladur et le député UMP Bernard Carayon ont appelé les gouvernements, y compris en Europe, à prendre leurs responsabilités.
"Les Etats doivent vite reprendre leurs responsabilités, sans remettre en cause le libéralisme économique, il leur faut fixer à nouveau des règles du jeu", déclare jeudi M. Balladur dans le quotidien économique La Tribune.
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