Crise financière - Voici le plan de sauvetage à l'européenne

Publié le par PRG

LCI le 12 octobre 2008
Face au plan Paulson américain., après les essais trop abstraits du G4, du G7 Finances et du G20, et avant la réouverture des marchés lundi matin, traumatisés par la pire semaine de leur histoire (sauf les Bourses américaine et canadienne fermées lundi poEurogroupe Elysée crise fiancièreur cause de jour ferié), les yeux étaient rivés dimanche vers l'Eugroupe, réuni en urgence à l'Elysée. Au terme de 3 heures de discussion, les 15 chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro se sont mis d'accord sur un plan "commun" concret, a annoncé dimanche Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'UE.
Une série de mesures qui "traitent de toutes les dimensions de la crise" et "qui seront mises en oeuvre" dès lundi, simultanément en France, Allemagne, Italie "et d'autres", a-t-il assuré. En France, cela se fera au cours d'un Conseil des ministres exceptionnel (à 14h), suivi d'une allocution solennelle (à 15h) du président (lire notre article). Aucun montant n'a été donné dimanche soir, mais ce sera fait lundi, a promis Nicolas Sarkozy : "le temps des décisions chiffrées, c'est demain". Enfin, les décisions seront "efficientes avant la fin de la semaine", y compris "dans leur traduction législative".

Voici les points principaux de ce plan, annoncés dimanche soir par Nicolas Sarkozy, Jose-Manuel Barroso, Jean-Claude Juncker et Jean-Claude Trichet, après le sommet :

  • Le mot d'ordre : un cadre commun, coordonné, mais des application spécifiques, nationales. Le plan tient compte des flexibilités nationales mais qu'il s'agit bien d'un "plan commun".
  • Les Etats membres de l'Eurogroupe vont notamment garantir les crédits interbancaires (*)pour une période temporaire, jusqu'au 31 décembre 2009. L'idée est de débloquer les crédits aux particuliers et aux entreprises en faisant revenir les liquidités, les fonds propres, des banques.
  • Ces garanties données par les Etats auront une durée de 5 ans et seront payantes pour les banques, rémunérées selon les taux du marché.
  • Recapitalisations possibles : les Etats membres de la zone euro qui le souhaitent pourront entrer au capital des banques, pour les empêcher de faire faillite.
  • Les managers défaillants des banques seront sanctionnés : "il y aura des responsables qui devront assumer leurs responsabilités" dans la crise financière internationale, "il y aura des remises en cause et des changements".
  • L'Eurogroupe a obtenu l'accord de la Grande-Bretagne sur une modification des normes comptables qui sera proposée au Conseil européen mercredi.
  • Et le Conseil européen des 15 et 16 octobre étudiera la mise en place d'un dispositif pour gérer la crise en commun : la création d'un régulateur européen.
  • Essayer de convaincre les Américains de tenir un sommet mondial pour refonder le système financier.
  • La BCE a pris de nombreuses mesures importantes et précoces, elle ne donc peut pas aller beaucoup plus loin que les mesures qu'elle a prises ces derniers jours, dit Trichet. 

"Nous avons adopté une boite à outils à la disposition des Etats membres", a résumé le président de l'Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker. "Nous n'avons pas le droit d'échouer et nous n'échouerons pas", a-t-il ajouté. Une action "exemplaire", selon Jean-Claude Trichet. "Ce (dimanche) soir, ce devait être l'heure de l'Europe qui affiche son unité. Demain, ce sera l'heure de chaque nation qui tirera les conséquences de ce que l'Europe a décidé", selon Nicolas Sarkozy. Ce plan à l'européenne est inspiré de la solution britannique. Gordon Brown, dont le pays ne fait pas partie de l'Eurogroupe, a d'ailleurs été reçu dimanche à l'Elysée avant la réunion et a même été invité à exposer le plan anglais en début de sommet. Reste maintenant à voir la réaction des marchés financiers à l'ouverture lundi matin.

(*) Le blocage des crédits interbancaires est au coeur de la crise. Par manque de liquidités, manque de confiance désormais entre elles et peur des faillites, les banques ne se prêtent plus entre elles. Celles qui ne trouvent pas les fonds nécessaires pour équilibrer leurs comptes peuvent très rapidement se retrouver en difficultés comme cela s'est produit pour plusieurs établissements européens.

Publié dans Article

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article