Le choc du 21 septembre: les radicaux sont les grands gagnants

Sud Ouest le  le 13 octobre 2008

Pas sûr que l'on ait appréhendé toutes les conséquences des dernières élections sénatoriales dans le Gers. Certes, sur le coup, les observateurs ont pointé l'onde de choc subie par la gauche et principalement son leader depuis une décennie, le député et président du Conseil général Philippe Martin, mais aussi le désarroi de la droite et particulièrement de l'UMP absente de ce rendez-vous avec les urnes.

Depuis, en coulisse, on cherche la stratégie qui permettra de rebondir et, surtout, de préparer au mieux les prochaines échéances électorales. Le tout sur fond d'interrogation quant à l'avenir des Départements et des Régions pour lesquels les desseins du gouvernement ne manquent pas d'inquiéter les élus locaux.

Des déçus, des agacés.

Dans ce contexte délicat, une famille politique a le sourire, la famille radicale. En élisant le valoisien Aymeri de Montesquiou et le radical de gauche Raymond Vall, les grands électeurs ont rappelé, à ceux qui l'auraient oublié, que le Gers reste une terre radicale. À l'instar des épargnants qui ont la tentation de fuir leurs banques au profit de quelques pièces d'or, les Radicaux apparaissent-ils comme porteurs de valeurs refuges ? Le Modem, cher à François Bayrou, ne serait pas loin de le penser dans ce coin de Gascogne. Pour preuve, la récente « rentrée » du Modem gersois sur un ton enjoué.

De la même façon, des déçus socialistes, des UMP agacés ne cachent pas - pour l'heure en petit comité - qu'un mouvement au centre permettrait de rompre avec les éternels rapports gauche-droite. Par leur vote du 21 septembre, les grands électeurs (avant l'ensemble des électeurs gersois ?) n'ont-ils pas signifié eux aussi cette envie de considérer différemment la politique départementale ?

À un peu plus d'un an des élections régionales, voilà qui devrait animer le microcosme politique gersois et rebattre les cartes. Philippe Martin a bien compris le message dès le soir du 21 septembre, en annonçant que la majorité départementale doit être plus à l'écoute de l'ensemble des sensibilités gersoises. D'autres ont, assurément, entendu ce message.