Adoption du plan d’urgence pour les banques

Publié le par PRG

France Soir le 16 octobre 2008

Le projet de loi de finances rectificative, qui doit permettre aux banques de continuer à financer l’économie, a été adopté par le Parlement.

Après l’Assemblée mardi soir, le Sénat a adopté hier le « plan anticrise » qui doit permettre aux banques de continuer à financer l’économie. « Un plan historique », a réaffirmé hier Christine Lagarde en le présentant aux sénateurs, dont l’ambition est de préserver la liquidité et la solvabilité du système bancaire, et éviter l’effondrement du crédit, facteur de crise réelle.

Il crée notamment une société de refinancement, « qui lèvera des fonds sur les marchés avec la garantie de l’Etat » pour les reprêter aux banques en manque de financement à un taux plus élevé. « Une société privée dans laquelle l’Etat détiendra 34 % du capital, c’est-à-dire la minorité de blocage », a précisé la ministre de l’Economie. Elle sera présidée par Michel Camdessus, directeur général du FMI de 1987 à 2000.

360 milliards, qui pèsent sur la dette

« Ce n’est pas une banque centrale bis, mais un outil de transformation de nature à susciter la confiance entre établissements de crédits », a expliqué hier l’UMP Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances au Sénat. Surtout, ce plan n’engendrera « aucun euro de dépense supplémentaire », a-t-il assuré. Faux, dénonce le PS. Si les 360 milliards d’euros du plan français n’ont « aucune incidence sur le budget », comme l’assure le ministre des Comptes publics Eric Woerth, ils vont creuser la dette, donc alourdir ses intérêts. Selon plusieurs économistes, les déficits publics pourraient s’élever entre 3,5 et 4 % du PIB en 2009. « Ceci annihile toute marge de manœuvre » économique et sociale, a estimé hier la sénatrice socialiste Nicole Bricq. Or la gauche réclame un plan de relance. Les socialistes ont donc décidé de s’abstenir, non sans calcul politique (voir ci-dessous), ainsi que les Verts. Le PC a voté contre, refusant de « donner une prise aux prédateurs financiers ».

UMP, Nouveau centre, PRG, et quelques non-inscrits, dont François Bayrou. Ce plan français s’inscrit dans les 1.700 milliards débloqués dimanche par l’Eurogroupe pour garantir les échanges interbancaires au niveau européen (480 pour Berlin, 380 pour Londres…). Le jour même, le Conseil d’Etat validait la part française du plan de sauvetage. Présenté lundi en Conseil des ministres extraordinaire, il a donc obtenu le feu vert des parlementaires et sera adopté aujourd’hui de façon définitive par le Conseil européen. Une affaire rondement menée, dont les impacts restent cependant imprévisibles.

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