Unanimité à Vichy contre tout "amalgame" avec le passé pétainiste, bravo au PRG

Publié le par PRG

VICHY, 29 octobre 2008 (AFP) - Dénoncé par certains collectifs comme une "provocation", le choix de Vichy pour accueillir les 3 et 4 novembre la conférence européenne sur l'intégration est perçu positivement par les responsables associatifs et élus locaux, qui refusent l'"amalgame" avec le passé pétainiste.

"Vichy ne doit pas être constamment marqué par un événement historique (la mise en place du gouvernement collaborationniste du maréchal Pétain en 1940) dont elle est une victime", s'insurge Christophe Pommeray, vice-président de la fédération PRG de l'Allier et élu municipal de l'opposition.

"On est contre la politique de Brice Hortefeux (ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale) mais vous ne trouverez pas notre soutien si vous mélangez cela à l'Histoire de Vichy", proclame M. Pommeray à l'adresse des collectifs qui se déclarent opposés au sommet de Vichy.

Ces derniers estiment que "le choix de Vichy (...) sonne comme une provocation" et appellent via internet à venir en nombre à une manifestation, organisée à Vichy le 3 novembre, premier jour du colloque.

"On refuse l'idée de provocation, c'est un amalgame, une tentative de récupération politique", s'emporte Michel Beau (PCF), coordinateur du collectif à l'origine de cette manifestation.

Ces collectifs "viennent pour empêcher le sommet de se tenir! Nous on est contre les idées développées par le président Nicolas Sarkozy et on fait un contre-sommet, mais on n'est pas opposés au sommet en lui-même", affirme M. Beau.

"On veut une manifestation pacifique lundi et un contre-sommet festif avec des clowns et des groupes de rock dimanche", ajoute-t-il, promettant "un service d'ordre très solide".

Et de concéder néanmoins que, "sur ce dossier, le choix de Vichy n'est peut-être pas très habile". Mais, note-t-il, Vichy, avec ses deux hôtels 4 étoiles, est la seule ville en Auvergne en mesure d'accueillir les 27 ministres européens.

"Il faut dépasser ce genre de polémique, proposer et construire autre chose", notamment à travers des réunions d'information, assure pour sa part Claudie Boaziz, présidente d'Horizon, une association d'aide à l'insertion membre du Forum social du bassin vychissois.

Christophe Pommeray va plus loin: le prochain colloque de Vichy marque la fin d'un ostracisme qui dure depuis 1945. "C'est un très bon signal que donne l'Etat pour permettre (à Vichy) de se libérer de son passé", déclare-t-il.

"Il faut se remettre de cet accident de l'Histoire car ça entrave la ville en permanence", souligne M. Pommeray, pour qui "il faut raconter ce qu'il s'est passé", et qui déplore l'absence de "filière d'histoire sur la période de Vichy" au pôle universitaire de la ville.

"Il y a une demande, il faut la nourrir (...), les gens veulent voir les lieux occupés par le gouvernement de Pétain", insiste-t-il.

Depuis trois ans, l'office du Tourisme organise un circuit sur ce thème. C'est d'ailleurs celui "qui a le plus de visiteurs", relève de son côté le maire Claude Malhuret (UMP) tout en reconnaissant que l'atmosphère lors de cette visite est toujours "extrêmement tendue".

"Le tabou de cette période persiste faute d'analyse, estime-t-il, mais tout le monde est d'accord, cette analyse doit être faite par des historiens et surtout pas par des politiques".

Publié dans dépêche sur le PRG

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