Soutien prudent de plusieurs responsables socialistes à Julien Dray

Publié le par PRG

PARIS, 22 décembre 2008 (AFP) - En l'absence de réaction officielle du PS, plusieurs responsables du parti ont commenté lundi avec prudence la situation de Julien Dray, soupçonné d'abus de confiance, rappelant la présomption d'innocence mais laissant au député de l'Essonne le soin de se défendre.

"La question n'est pas de soutenir ou de ne pas soutenir, c'est une affaire qui ne concerne pas le Parti socialiste, c'est une affaire privée qui concerne Julien Dray", a déclaré sur RMC l'ex-président de l'Unef Bruno Julliard, secrétaire national à l'Education.

"Cela ne mérite pas de commentaires de la part des dirigeants socialistes, la justice doit faire son travail et c'est ce qu'elle est en train de faire", a-t-il ajouté, alors que le domicile de M. Dray et son bureau à l'Assemblée nationale ont été perquisitionnés dans le cadre d'une enquête préliminaire sur des mouvements de fonds à partir de comptes des Parrains de SOS Racisme et de l'organisation lycéenne Fidl.

Julien Dray, proche de Ségolène Royal, a regretté dans le Parisien de ne pas avoir reçu de marque de soutien de la première secrétaire Martine Aubry.

"Il ne faut pas lyncher Julien Dray par avance", a pour sa part jugé le député du Doubs Pierre Moscovici sur LCI, en dénonçant "le déferlement médiatique sur cette affaire" et sa "simultanéité" avec le mouvement contre la réforme des lycées.

"Je ne veux pas entrer du tout dans le fond de l'affaire que je ne connais absolument pas (...) Julien Dray va se défendre, va présenter ses explications, il faut le laisser faire", a-t-il ajouté, rappelant "la présomption d'innoncence".

L'ancien ministre Jack Lang s'est emporté sur Europe 1 contre le fait que la présomption d'innocence "une fois de plus est bafouée". "On jette en pâture un nom (...) sans que la personne accède à son dossier et puisse se défendre", a-t-il déploré indiquant n'avoir pas réussi "à joindre" M. Dray.

Jean-Christophe Cambadélis a quant à lui justifié, sur France Inter, le silence de la direction du PS. "Depuis 1982-83, les premiers secrétaires ont décidé de ne pas intervenir dans ce type d'affaires", a expliqué le député de Paris.

"Je crois qu'ils ont raison, qu'il ne faut pas politiser les choses", a-t-il jugé, en ajoutant : "je ne peux pas commenter une affaire que je ne connais pas". "Depuis les carnets Bertrand je n'exclus rien dans ce type d'affaires, de manipulation, d'intoxication aux autres", a-t-il dit.

"Julien va se défendre et moi je lui fais toute confiance", a-t-il ajouté précisant qu'il allait le "voir demain". Quant à Martine Aubry elle "n'était pas là mais je pense que quand elle reviendra elle le verra", a-t-il assuré.

Malek Boutih, ex-président de SOS Racisme et proche de M. Dray, a lui clairement pris sa défense, jugeant sur RTL qu'il avait "été exécuté médiatiquement" et "déclaré coupable avant même la fin d'une instruction".

"Je pense qu'il aura beaucoup de mal à s'en relever", a-t-il ajouté.

Publié dans PRGcom

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article