MoDem: Une indépendance toute relative...

Publié le par PRG

Centre. Le chef du Modem a profité de ses voeux à la presse, hier, pour se présenter en seul opposant à Nicolas Sarkozy.

« La vie politique française ne peut se résumer à deux erreurs politiques (…) l’une avec l’UMP au pouvoir et l’autre avec le PS. » Du François Bayrou dans le texte. Hier à l’occasion de ses voeux à la presse, le patron du Modem n’a pas dérogé à la règle qu’il s’est fixée depuis la présidentielle : traiter la droite et la gauche avec la même distance et un soupçon de condescendance. Une stratégie qui avait séduit 18,5 % de l’électorat français en 2007. « Pour être avec nous il faut accepter les chances et les risques de l’indépendance », a insisté François Bayrou, faisant allusion à d’éventuelles listes communes avec le PRG en vue des élections européennes en juin prochain. Une indépendance cependant toute relative pour qui se souvient des municipales de 2008. Échéance qui avait alors révélé une stratégie qui se réduisait le plus souvent à un rapprochement avec la liste favorite pour le second tour… qu’elle qu’en soit la couleur politique.

Mais François Bayrou rêve surtout d’avoir le leadership de l’opposition à Nicolas Sarkozy. Ainsi a-t-il reproché au chef de l’État son voyage au Moyen-Orient au prétexte que « lui-même, lorsqu’il était à la tête de du Conseil européen, aurait vu d’un très mauvais oeil une intervention de Berlusconi (…) pourtant ami personnel de Poutine, dans le conflit entre la Russie et la Géorgie ». Il a ensuite dénoncé tour à tour un plan de relance « insuffisant », « une diminution de moyen en termes réels » pour l’hôpital et rappelé sa volonté de sanctuarisé « les moyens de l’éducation nationale ». Pour autant François Bayrou continue de défendre bec et ongles l’orthodoxie d’une réduction drastique des déficits publics. Mais la rhétorique centriste comporte aussi son volet social, même si « sans doute le chômage partiel est un recours dans les situations extrêmes », le président du Modem propose de profiter de « ses moments de relâche forcée » pour faire de la « formation individuelle » ou instaurer « l’échange de salariés entre les entreprises d’un même secteur ».

En réalité c’est sur la « méthode Sarkozy » que le député des Pyrénées-Atlantiques est le plus critique : « On décide avant de négocier. On tranche avant de discuter. On conclut avant de délibérer », a-t-il fait valoir. « La démocratie en France est mal en point », a jugé François Bayrou, s’élevant notamment contre la loi sur l’audiovisuel, estimant qu’il voterait une motion de censure du gouvernement si celle-ci était déposée. Parce qu’un « tel sujet vaut une telle démarche », a-t-il soutenu. Fin février, le Modem devrait présenter l’ensemble de ses listes pour les élections européennes avec l’ambition que l’Europe « redevienne aimée des peuples ». Pari difficile, surtout lorsque l’on s’abstient prudemment de vraies propositions pour la sortir de ses logiques ultralibérale

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