Les élections européennes, c’est demain
Au PS, le calendrier pour la préparation des élections européennes, qui auront lieu le 7 juin, est déjà connu. Et les choses ne devraient pas traîner. Selon l’agenda proposé par le secrétariat national, le dépôt des candidatures aura lieu pendant la semaine du 2 au 6 février, juste après la grande réunion à Paris des premiers secrétaires de section, le 1er février à la Mutualité. Quant au conseil national consacré au programme et à la composition des listes (qui devront être avalisées dans la foulée par les adhérents dans chaque grande région), il est programmé le 28 février. Tout devra donc être en place début mars.
Cet agenda n’a rien à voir avec celui de 2004 où, compte tenu de la proximité des élections régionales et cantonales – qui venaient d’être organisées, en mars – les listes n’avaient été bouclées que début mai, au dernier moment. Ce souci de planifier avec soin le calendrier des européennes tient d’abord à la relative complexité du processus. La constitution des listes, au sein desquelles doivent alterner un homme et une femme – dans le jargon socialiste, on parle de « règle du cha-ba-da-ba-da », clin d’œil au film « Un homme et une femme » de Claude Lelouch… – implique un accord entre les courants avant d’être confirmée par les militants. En cas de désaccord de ces derniers, la situation risquerait vite de devenir embarrassante.
Ensuite, il ne fait pas de doute que le contexte politique ne facilite pas la préparation de ce scrutin europeen. D’abord parce que tous les sortants ne sont pas assurés d’être placés en situation éligible. C’est une évidence, il y aura en 2009 moins d’élus socialistes qu’en 2004, lorsque le PS avait tangenté les 30%. Les listes PC-Mélenchon, celles des Verts qui bénéficieront de l’engagement de Daniel Cohn-Bendit, le risque de voir le MoDem et les radicaux de gauche faire cause commune, l’arrivée du NPA avec (ou sans ?) Besancenot en figure de proue européenne… la concurrence s’annonce nombreuse.
Le choix des candidats devrait, en principe, obéir au principe de la proportionnelle intégrale ce qui permettrait aux courants de faire valoir leurs intérêts et aux partisans de Ségolène Royal d’obtenir un nombre de places conforme à leur influence dans le parti. Quelques « points chauds » se profilent néanmoins à l’horizon. Dans la grande région Nord, Vincent Peillon et Gilles Pargneaux, premier secrétaire fédéral du Nord sont en lice alors que dans le Sud-Est Patrick Mennucci compte bien s’imposer. La principale confrontation aura lieu en région parisienne et mettra aux prises deux des leaders de la majorité, membres du premier cercle dirigeant ; Harlem Désir, porte-drapeau de la motion Delanoë au sein du secrétariat national, et Benoît Hamon, nouvelle figure de l’aile gauche et porte-parole du parti.
Enfin, la direction du PS confirme la règle – imparfaitement appliquée… – selon laquelle un député européen ne pourra pas occuper de fonctions de direction dans un exécutif local ou régional. Martine Aubry a également jugé nécessaire que tout candidat aux européennes s’engage solennellement à ne pas briguer ultérieurement un mandat parlementaire en France. Une louable intention censée mettre fin à la pratique bien commode dite du « siège de secours » ; se faire élire au parlement européen le temps de patienter jusqu’aux prochaines législatives ou sénatoriales.