Redécoupage : "La gauche ne sera pas pénalisée"(Alain Marleix UMP)

Publié le par PRG


  • Le Figaro le 13 Avril 2009
  • Propos recueillis par J.-B. G.
    INTERVIEW - Le secrétaire d'État à l'Intérieur Alain Marleix pointe une «provocation» du PS.

     


    Crédits photo : Le Figaro

     

    LE FIGARO. - Le projet dénoncé par le PS est-il celui que vous présenterez ?
    ALAIN MARLEIX. - Au mieux, tout cela relève d'hypothèses de travail. Mais dans le détail, il s'agit plutôt de la version du PS que de celle du gouvernement. Et c'est une provocation car notre projet n'est pas finalisé. Quand je lis qu'on annonce la suppression des sièges des socialistes Jacques Valax et Thierry Carcennac dans le Tarn, je dis que c'est complètement faux ! La circonscription de Jean Glavany dans les Hautes-Pyrénées disparaîtrait ? C'est faux ! Il n'est écrit nulle part que le gouvernement prévoyait la suppression de trois sièges de députés PS dans le Nord. Le député Christian Bataille pourrait même voir sa circonscription renforcée. Et qui a dit que la circonscription de Jean Tiberi à Paris allait disparaître ? Pas moi. Et pourtant je suis en charge du redécoupage. Cette polémique est inimaginable et cette carte un tissu d'inepties.

    La gauche perdra-t-elle plus de sièges que la majorité ?
    La gauche ne sera absolument pas pénalisée. J'estime aujourd'hui que les suppressions concerneront 18 sièges détenus par la gauche et 15 par la droite. Trois sièges de différence sur 577 circonscriptions ! On peut tout de même reconnaître que c'est assez neutre. Et l'équilibre sera également respecté pour les sièges créés. Au risque de me répéter, ce redécoupage sera une opération politiquement blanche.

    Le PS estime qu'avec 60 % des sièges actuels, la majorité devrait perdre davantage de députés...
    Le redécoupage est conduit selon des critères démographiques encadrés par les règles édictées par le Conseil constitutionnel. On ne découpe pas en fonction des desiderata des uns et des autres.

    Est-il possible de mener à bien ce projet sans polémique ?
    Il y a déjà eu des centaines d'heures d'audition. Mais je déplore une dégradation du dialogue qui m'a amené à suspendre jeudi notre rencontre avec le PS. Martine Aubry m'avait donné des assurances mais les fuites farfelues se multiplient. La gauche monte tout cela en épingle pour se dégager de ses responsabilités : elle avait le loisir et même le devoir de réaliser le redécoupage quand elle était au pouvoir. Ne pas l'avoir fait alors que le précédent était fondé sur des chiffres de 1982 est un grave manquement aux libertés publiques.

    Les négociations seront tendues…
    Il ne s'agit pas de négociations ! Le redécoupage est fait en concertation mais c'est le gouvernement qui a été chargé par le Parlement d'opérer. Notre feuille de route, ce sont les injonctions du Conseil constitutionnel, ni plus ni moins. Notre travail sera de surcroît contrôlé par une commission pérenne de magistrats et de personnalités qualifiées dont la nomination doit être ratifiée par le Parlement. Et c'est Nicolas Sarkozy qui l'a voulue comme une garantie supplémentaire.

    Cette polémique fait-elle courir un risque au processus ?
    Nous sommes dans le jeu des postures. Mais n'oubliez pas qu'une très large majorité des députés, de gauche comme de droite, ne sont pas concernés par le redécoupage ou le remodelage. D'ailleurs, je pense que les députés socialistes, radicaux de gauche et communistes qui ne sont pas touchés par ce processus (et cela représente 80 % du groupe) ne goûtent pas vraiment tout ce battage politicien !

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