Public Sénat : Claude Sérillon et Gilles Leclerc en finale pour la présidence de Public Sénat

E Berretat
ls ne sont plus que deux en course pour la présidence de Public Sénat : Claude Sérillon et Gilles Leclerc, deux journalistes du service public sélectionnés par la commission sénatoriale présidée par Catherine Tasca. Le dernier mot reviendra à Gérard Larcher, président du Sénat, qui tranchera entre les deux candidats le 28 avril prochain, lors de la réunion du bureau du Sénat. À l'issue du processus, Jean-Pierre Elkabbach, actuel président, se retirera, mais conservera son émission Bibliothèque Médicis sur la chaîne puisque celle-ci a été renégociée avant la fin de son mandat... À l'issue des auditions publiques de mercredi matin , les sénateurs ont donc décidé d'écarter les candidatures de Ghislain Achard et Pierre Sled.
Devant les sénateurs, Gilles Leclerc a d'abord mis en avant son expérience du service public ("34 ans de journalisme politique"), sa capacité à diriger "100 à 150 personnes" et sa collaboration à Public Sénat depuis sa création. On murmure à ce propos qu'il serait "le candidat d'Elkabbach". Gilles Leclerc propose de modifier très vite l'habillage de la chaîne en place depuis quatre ans et de créer, à titre pédagogique, un lexique du vocabulaire et de la procédure parlementaires en images. Il souhaite mettre à plat "sans tabou" les audiences de Public Sénat tant qualitatives que quantitatives de manière à traquer les émissions qui doublonnent. Précisons que Public Sénat, bien que mesurée, n'a jamais souscrit à l'étude Médiamétri. Ses audiences (en vérité minimes) sont donc masquées aux citoyens. Gilles Leclerc propose de mettre en place une commission commune avec LCP-AN de manière à proposer une seconde émission commune, et à réduire le nombre de bascules (10 par jour actuellement) entre les deux chaînes parlementaires siamoises qui partagent un seul canal. Le candidat a précisé qu'il exercerait la présidence de Public Sénat "à 98 %". Les deux derniers pour cent ? Il semble que Gilles Leclerc souhaite collaborer à une émission politique de la chaîne... Il s'est posé en garant du pluralisme et affirme qu'il publiera à la fin de chaque saison la liste des invités politiques de la chaîne.
Leclerc veut traquer les émissions qui doublonnent, Sérillon se tourne vers le décryptage
De son côté, Claude Sérillon défend un projet de chaîne davantage tournée vers le décryptage. L'ancien présentateur du JT de 20 heures de France 2 croit déceler "une envie de Sénat en France" et entend faire de Public Sénat une chaîne "différente", "plus pédagogique qu'un JT qui va trop vite", et "au service des 520.000 élus locaux". Lui qu'on retrouve chaque dimanche sur les banquettes rouges de Michel Drucker propose de "remettre l'activité des sénateurs et des élus locaux au coeur des programmes de la chaîne". Pas de révolution dans la grille, mais une lente évolution, promet-il.
L'argument a, semble-t-il, plu aux sénateurs... Claude Sérillon entend également faire de Public Sénat une "chaîne de proximité", qui interroge la géographie et l'histoire des régions. Interrogé sur le moyen d'intéresser la jeunesse à la chose publique, il n'a pas écarté l'idée de recourir à un jeu sur Public Sénat. "On vous demandera d'être disponibles pour répondre aux jeunes grâce à une webcam", a-t-il lancé aux sénateurs. Claude Sérillon indique qu'il aura besoin d'étudier l'audience de la chaîne afin d'étudier son public.
Rappelons que le budget de Public Sénat s'élève à 15.635.000 euros en 2009, dont 840.000 euros dédiés aux investissements, le reste relevant des dépenses de fonctionnement. Public Sénat emploie 37 personnes à temps plein (dont 26 journalistes).