1er mai: le PS "à nouveau fièrement au rendez-vous", avec le reste de la gauche
PARIS (AFP) Le 25 Avril
Le PS veut être "à nouveau fièrement au rendez-vous" d'un 1er mai que les syndicats veulent unitaire et sans précédent, avec, dans le défilé parisien, Martine Aubry, Ségolène Royal et Bertrand Delanoë, au côté des autres partis de gauche traditionnellement présents.
Pour le porte-parole du PS Benoît Hamon, les socialistes "occuperont la rue Soufflot" à Paris. Selon le sénateur David Assouline, chargé de cette participation, "le PS s'intégrera au cortège, derrière les syndicats, pour défiler".
"Le 1er mai, je marche avec les socialistes", proclame le PS dans un tract. "Nous serons à nouveau fièrement au rendez-vous", lance M. Assouline. Autre fait notable: la direction sera "rassemblée" autour de la patronne du PS.
La précédente présence massive du PS au 1er mai remonte à 2002, entre les deux tours de la présidentielle, pour contrer Jean-Marie Le Pen.
"2002, c'était des circonstances politiques exceptionnelles. 2009, c'est des circonstances sociales exceptionnelles", estime Alain Bergounioux, historien et membre de la direction du PS, interrogé par l'AFP.
"Quand ce n'était pas unitaire --des socialistes sont syndiqués à la CGT, FO, CFDT, ou l'UNSA--, les manifestations n'étaient pas au même moment, au même endroit et le PS s'abstenait pour cette raison", note-t-il.
Pour lui, "le 1er mai est une création syndicale", mais, "selon les périodes, il y a eu des cortèges socialistes": avant 1914 "sans être à la tête des défilés", lors du Front populaire avec des banderoles des sections socialistes, puis "des tentatives de présence en 1946-1947. Après, ça s'est mal passé", guerre froide oblige.
"A partir du moment où il n'y avait plus de défilés unitaires, la SFIO et ensuite le PS se sont abstenus d'y aller avec des banderoles propres, tout en appelant ses militants à défiler avec leurs syndicats", rappelle-t-il.
En province, les élus assistent traditionnellement aux défilés "sans grande difficulté". Mais à Paris, c'est "symbolique", note M. Bergounioux.
Pour un autre cadre du PS, "les syndicats ont toujours fait savoir et continueront de faire savoir qu'ils ne sont pas favorables à la présence de cortèges politiques pour le 1er mai" qui doit, selon lui, "être réservé aux syndicats" jaloux de leur "indépendance" et plus récemment, ne voulant "pas être récupérés par l'extrême-gauche".
Cette dernière, toujours présente aux défilés de mai, appelle à se déplacer "massivement", espérant que cette journée "se prolonge en mouvement général", selon Nathalie Arthaud (LO). Elle manifestera à Lyon et prévoit "un 1er mai inédit", avec "la colère et l'injustice ressenties par les travailleurs".
Le NPA "appelle à y aller massivement à condition qu'il y ait un 2 mai et qu'on prépare les conditions d'un mouvement comme en Guadeloupe, prolongé et unitaire", explique Alain Krivine. Olivier Besancenot pourrait d'ailleurs défiler aux Antilles.
Le reste de la gauche sera aussi mobilisé: Daniel Cohn-Bendit sera en campagne européenne à Budapest, mais les têtes de sa liste, Europe-Ecologie, défileront "partout en France", comme José Bové à Montpellier, pour "dire que la réponse sociale ne peut pas se faire sans tenir compte de la situation écologique".
Le PCF qui y participe "traditionnellement", espère un "1er mai très fort", selon son porte-parole Olivier Dartigolles. Il défendra l'idée que le "front social doit être prolongé en front politique" aux européennes grâce au Front de gauche créé avec l'ex-PS Jean-Luc Mélenchon.
Le PRG qualifie déjà cette journée d'"historique".