M. LEROY, R-G. SCHWARTZENBERG, H. WEBER : ‘‘90% des ministres sont très mauvais’’

Publié le par PRG

VSD le 28 Avril 2009
Ancien ministre de la Recherche et député, le radical de gauche Roger-Gérard Schwartzenberg est triste comme une porte de prison : « Nous, les politiques, avons tous un devoir d’humilité. » Henri Weber poursuit : « Jadis, la compétence donnait la légitimité, qui donnait la notoriété ; aujourd’hui, c’est tout le contraire. »


Maurice Leroy est d’humeur joyeuse : « Je ne renie pas mes engagements au parti communiste. J’ai gardé de solides amitiés. » Henri Weber précise : « J’étais avant vous au PC, mais on m’a viré. Rassurez-vous, les communistes sont morts depuis longtemps. » Et « Momo » enfonce le clou : « Les socialistes sont dans un état proche de l’Ohio. » Faux, le reprend Weber : « Le PS remonte la pente. La première secrétaire incarne la fibre socialiste de la gauche. »

Ce n’est pas dans les périodes de crise qu’on fait la révolution.  M. Leroy

Mais Leroy aime la polémique : « Votre Ségolène reproche au président de s’exprimer au nom de la France, mais elle ne parle même pas au nom du PS ! » Et personne ne trouve grâce, à ses yeux : « L’UMP continue de se comporter comme le RPR. Ça pose problème. »   
Weber veut tirer la sonnette d’alarme : « Vous ne vous rendez vraiment pas compte qu’il y a une forte montée de la tension sociale ! » Leroy tente de le rassurer : « Ce n’est pas dans les périodes de crise qu’on fait la révolution. »

Le communiste repenti n’est pas tendre à l’égard de son ancien patron : « Bayrou, s’il continue, dépassera Besancenot dans la course à l’antisarkozysme primaire. Quand on est dans la critique systématique, on n’est pas audible. Objectivement, Bayrou est mort. Besancenot, c’est un bon produit marketing, mais les travailleurs ne veulent qu’une chose : mettre un peu plus de beurre dans les épinards à la fin du mois. » Weber, ex-soixante-huitard, est outré : « Si le PS s’oppose énergiquement, Besancenot n’aura aucun espace. Le NPA n’a jamais été une alternative crédible. De toute façon, Besancenot ne veut pas gouverner. »

J’ai succédé à Claude Allègre et j’ai su redresser la situation… R-G. Schwartzenberg 

Roger-Gérard Schwartzenberg, auteur de L’État spectacle 2, tente d’en placer une : « Je le reconnais sans ambages, je ne suis pas assez putassier. » Ça ne l’empêche pas d’être content de lui : « J’ai succédé à Claude Allègre et j’ai su redresser la situation… Quand j’observe le gouvernement actuel, je me dis que 90 % des ministres sont très mauvais. »
Henri Weber ne pense qu’à l’Europe : « Dans la plupart de nos partis frères, en Espagne, en Italie, en Allemagne, on met un point d’honneur à inscrire, en position éligible, un candidat d’une autre nationalité. L’Europe va moins bien qu’on le dit et mieux qu’on le pense ! »

Nous allons lancer l’année prochaine un nouveau front populaire H. Weber


Maurice Leroy
est du genre optimiste : « Nicolas Sarkozy sera réélu en 2012, et pour cause, il n’y a rien en face ! » Et Henri Weber d’avancer ses pions : « Nous allons lancer l’année prochaine un nouveau front populaire, qui réunira les Verts, les radicaux de gauche. Et nous balaierons les sarkozystes ! Et puis 40 % de la direction du PS a moins de 40 ans, ça n’est pas parce que vous ne les connaissez pas qu’ils n’existent pas ! » Le député du Loir-et-Cher persiste : « Vous ne faites que colporter la sinistrose… »

Voilà qu’Henri Weber fait référence à Guy Mollet (secrétaire général de la SFIO de 1946 à 1969, NDLR) qui, s’adressant un jour à Jean-Jacques Servan-Schreiber, lui dit : « Quand vous ferez la révolution, faites-moi savoir quel jour et à quelle heure, que je puisse me rendre libre. »
Au moment de nous séparer, nos invités avaient comme un petit faible pour la philosophie. Henri Weber est fidèle à sa devise, « agir en homme de pensée, et penser en homme d’action », et Maurice Leroy de lui donner la réplique : « On se trompe parfois en agissant vite, mais on se trompe toujours en n’agissant pas… »

Publié dans article sur le PRG

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