Elections européennes: le Parti Socialiste peine à décoller
Le Parisien le 24 Avril 2009
Le Parti Socialiste peine à décoller
Martine Aubry qui lance ce soir à Toulouse, en compagnie de plusieurs leaders de partis « frères » en Europe, la campagne du PS pour les élections du 7 Juin à bien des soucis.
Le 28 Février, la patronne des socialistes était pourtant sortie triomphante d’un conseil national arrêtant des listes des candidats dans les huit grandes circonscriptions régionales, se gaussant même de ce qui lui avaient prédit les pires déboires avec les européennes.
Las un véritable vent de fronde allait bientôt monter de la province.
Malgré la mobilisation de l’appareil, la liste du Centre sera même rétorquée par les militants quelques jours plus tard, fait sans précédent dans l’histoire du parti.
Au jospiniste Bernard Poignant (président sortant du groupe des députés européens français) qui lui reprochait de ne pas avoir tenu compte du local dans la confection des listes, la première secrétaire nationale répliquera sèchement « 0, ne fait pas l’ Europe des cantons ! »Les électeurs jugeront.
De la fébrilité
« Malgré les lazzis on est les seuls à avoir bouclé nos listes assez rapidement » remarque cependant Claude Bartolone, l’un des proches d’Aubry.
Mais la direction du PS qui avait cru se relancer en ciblant José Manuel Barroso, le très libéral président de la Commission européenne et à travers lui son allié Nicolas Sarkozy a du faire prestement machine arrière en constatant que le portugais avait notamment l’appui des gouvernements britannique, espagnols et portugais, tous socialistes ou sociaux démocrates…
Quand au vote sanction contre Sarkozy, l’angle d’attaque, qualifié de « stupide » par l’écologiste Daniel Cohn Bendit, a pour l’instant été abandonné.
3On vote pour désigner des députés européens »concède Manuel Valls.
Souvent peu avare de critiques envers la direction du PS, le député-maire d’Evry reconnaît pourtant que l’exercice est compliqué pour la première secrétaire du PS ;
Preuve de la fébrilité qui règne rue de Solferino, le meeting de ce soir qui devrait avoir lieu à Lille (la ville d’Aubry) a été précipitamment déplacé à Toulouse afin d’assurer une meilleure mobilisation militante.
Ironie du sort, le meeting de lancement de campagne PS aura dans lieu dans la ville rose où le PDG de la Dépêche du midi, le quotidien local n’est autre que Jean-Michel BAYLET, le patron des radicaux de gauche, qui ne donnera pas de consigne de vote, furieux d’avoir été éconduit par le PS.
Le seul motif de réconfort pour les socialistes, les déboires de l’UMP avec Rachida Dati et la difficulté pour le parti du président de boucler ses listes.
Mais cela ne suffit pas à s’assurer un bon score.