La succession de Michel Mercier au Sénat, stratégique pour la Haute assemblée

Publié le par PRG

PARIS, 28 juin 2009 (AFP) - Le départ du nouveau ministre Michel Mercier (MoDem) de la présidence du groupe centriste au Sénat, dont il fédérait les courants, pourrait modifier l'équilibre des forces de la Haute assemblée où un centre uni occupe une position stratégique.

Si l'UMP détient la majorité absolue à l'Assemblée nationale, ce n'est pas le cas au Sénat où, avec 150 élus (majorité absolue à 170), elle doit parfois composer avec le groupe de l'Union centriste (29 élus) pour faire passer ses textes de loi.

Mais ce pouvoir d'arbitrage de l'Union centriste, tiraillé en trois courants (le MoDem de François Bayrou, le Nouveau centre allié à l'UMP et des non-alignés proches de Jean Arthuis, nostalgiques de l'UDF) repose sur sa capacité à maintenir son unité.

Homme de consensus, Michel Mercier, pas hostile à Nicolas Sarkozy et ami personnel de François Bayrou, est parvenu depuis 2002 à maintenir cette unité soutenant selon les cas la majorité présidentielle (réforme de la Constitution) ou censurant certains textes avec l'appui des voix de gauche.

Mais sa nomination au ministère de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire a redistribué les cartes, faisant craindre à certains centristes un possible éclatement du groupe et donc la perte d'influence.

Trois candidats, issus de chaque tendance, devraient briguer sa succession: Nicolas About, 61 ans (MoDem), Jean-Léonce Dupont, 54 ans (NC) et François Zocchetto, 50 ans, (proche de Jean Arthuis).

Reste à savoir si le vainqueur saura maintenir l'unité du groupe dont la diversité des sensibilités suscite l'appétit du PS (115 élus) et de l'UMP soucieux d'atteindre la majorité absolue.

Une éventuelle alliance de certains centristes, dont les proches de Bayrou, avec le Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen (radicaux, à majorité PRG), pour constituer un nouveau groupe charnière, est également évoquée.

"Le groupe a vécu assez bien dans sa diversité les mois qui viennent de se dérouler. On est arrivé à avoir des positions communes sur un peu tous les sujets et je suis certain que cela continuera", assure Michel Mercier. "Il est tout à fait important que l'on puisse conserver le groupe de l'Union centriste et je ferai tout ce que je peux pour qu'il puisse continuer à vivre".

"Mercier, personnalité incontestable, malin, rusé, cardinalesque et lyonnais, va manquer à l'ensemble des centristes", explique Maurice Leroy, porte parole du Nouveau Centre, qui ne nie pas "un risque d'éclatement" du groupe après son départ.

"Il faut trouver quelqu'un qui fasse consensus et soit capable de gérer le groupe. Mercier, très habile dans ce rôle, ne sera pas facile à remplacer", constate Jacqueline Gourault, sénatrice proche de François Bayrou, en soulignant la volonté de ses collègues centristes de conserver leur indépendance.

"Ce qui fait l'unité du groupe, c'est que chacun de ses membres est conscient que nous avons vocation à rester ensemble", abonde Jean Arthuis.

L'ancien ministre de l'Economie (1995) a lancé samedi un nouveau parti centriste confédéral, sur le modèle de l'ancienne UDF, ouvert au MoDem comme au Nouveau centre, avec l'espoir de réunir la famille centriste.

"Il faut que nous puissions créer les conditions d'une sereine concertation. On n'est pas là pour montrer ses muscles mais pour maintenir l'unité du groupe et lui donner les moyens d'assurer le rôle stratégique qui est le sien", a-t-il assuré.

Publié dans dépêche sur le PRG

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