Paris 2014: UMP et PS se préparent déjà à l'après Delanoë
PARIS, 21 juillet 2009 (AFP) - A cinq ans des municipales de 2014, gauche et droite songent déjà à l'après Delanoë à la mairie de Paris: au PS Anne Hidalgo se "prépare" et à l'UMP Rachida Dati y pense très fort alors que François Fillon, souvent cité pour le poste, reste silencieux.
Confortablement réélu en mars 2008 face à la candidate UMP Françoise de Panafieu pour un deuxième mandat, le socialiste Bertrand Delanoë a d'ores et déjà prévenu qu'il ne rempilerait pas pour un troisième, et qu'il faisait "confiance" à sa première adjointe pour prendre la relève.
Mme Hidalgo aura donc été la première à déclarer officiellement, début juillet, son intérêt pour le poste: "Je travaille, je travaille et je travaille encore. Donc, je me prépare à cette échéance là".
Son cabinet serait même en train de se renforcer à "grands pas au-delà des sujets dont elle est en charge" en tant que première adjointe, a affirmé à l'AFP une source UMP à Paris.
L'adversaire de Mme Hidalgo aux municipales de 2008, Philippe Goujon, député-maire du XVème et patron de la fédération parisienne de l'UMP, s'étonne quant à lui d'une candidature aussi précoce.
"Serait-ce le signe que Bertrand Delanoë ne compte pas aller au terme de son mandat?", s'est-il interrogé récemment, "persuadé" que le maire de Paris "peut encore jouer un rôle" national au sein d'un PS en "désarroi".
En pleine polémique autour du leadership de Martine Aubry, Bertrand Delanoë est sorti lundi de sa réserve pour déplorer "le gâchis de talents, d'idées et de personnalités" dans son camp.
Mme Hidalgo, elle, veut croire à une alternance à la prochaine présidentielle, et avance même le nom du maire de Paris, crédité ce mois-ci dans le baromètre Ipsos de la première place des leaders politiques.
Elle souhaite en effet que "dans la génération de Martine Aubry et de Bertrand Delanoë se dessine un compromis pour déterminer qui sera le mieux à même d’incarner notre identité en 2012".
Dans le camp UMP, Rachida Dati, poussée malgré elle par Nicolas Sarkozy dans la bataille des européennes, table sur sa "popularité" auprès des militants pour faire de son exil strasbourgeois un nouveau tremplin et rebondir nationalement, selon ses proches.
"Je ne disparaîtrai pas", avait-elle promis avant les européennes. "Elle veut être présente à Paris" dans toutes les échéances nationales à venir, à commencer par les régionales de 2010, puis 2012 et les municipales 2014, assure à l'AFP son entourage.
Maire du VIIème, conseillère de Paris et eurodéputée francilienne, elle est "élue à trois niveaux : l'arrondissement, la ville et la métropole", fait-on valoir.
M. Goujon, lui, suggère un ticket "Fillon-Dati" pour 2014. Le Premier ministre, dont un proche, Jean-Jacques Gianesini, vient d'être nommé au poste clé de secrétaire départemental de l'UMP à Paris, serait "naturellement en tête de ce ticket", précise à l'AFP M. Goujon.
"Il y en a qui sont élus de Paris et il y en a qui ne le sont pas", répondent les partisans de Mme Dati, visant M. Fillon.
Mais certains à l'UMP notent que le redécoupage électoral dans la capitale pourrait faciliter "le renouvellement des élus". Selon eux, "il y aura de nouveaux entrants, et pourquoi pas imaginer une circonscription parisienne pour M. Fillon", en vue des législatives de 2012, deux ans avant le rendez-vous municipal.
A Matignon, on rappelle sans autre commentaire que "François Fillon est Premier ministre", et "qu'il s'occupe de son travail de Premier ministre".