Discours Université d'été : Jean-Michel Baylet

Université d’été du PRG  

Mes chers amis,

Laissez-moi tout d’abord vous dire –ou vous redire– le plaisir que j’ai à vous retrouver ici, nombreux malgré toutes les sollicitations de vos emplois du temps respectifs, assidus aux travaux politiques de nos ateliers d’hier, attentifs ce matin à la restitution de vos réflexions. Décidément, les radicaux aiment la politique et la préfèrent encore lorsqu’elle se pare des belles couleurs de l’unité, de l’amitié et du caractère un peu festif qui toujours caractérisent notre Université d’été.

Et je veux évidemment remercier tous ceux, notamment l’équipe du siège national et les membres les plus investis de la direction, qui ont contribué à l’organisation et au succès de ce rendez-vous. Mais je vais aussi leur demander à tous de travailler dès demain à l’élaboration d’une formule rénovée de notre Université d’été. On le voit chez nous comme on l’observe dans les autres partis, ce moment crucial qu’est la rentrée politique demande à être repensé, modernisé, adapté à l’attente des citoyens. Je vous ferai très prochainement des propositions sur ce thème.


Depuis notre Congrès pourtant récent des 17 et 18 mai sont advenus des faits politiques nouveaux et importants.


Pour ce qui concerne le Parti Radical de Gauche lui-même, nous avons tenu le 2 juillet un Comité Directeur de désignation de nos nouvelles instances et dès avant-hier soir, j’ai démontré lors d’un nouveau Comité Directeur que le dispositif n’était pas figé.

Le 21 juillet, le Congrès du Parlement a adopté une réforme constitutionnelle essentielle et le rôle des radicaux a été décisif.

Le 18 août, en Afghanistan, la mort de 10 soldats français dans une embuscade est venue rappeler aux esprits angéliques que l’Histoire n’était ni gentille ni morale mais violente et tragique, rappeler aussi aux naïfs que la paix et le droit ont un prix dont les démocraties doivent savoir si elles sont prêtes à le payer.

  Je veux revenir sur ces trois points d’importance évidemment très inégale. 

S’agissant de notre organisation interne et de nos instances, vous avez bien voulu approuver, le 2 juillet, un nouveau découpage des responsabilités avec la mise en place d’équipes fonctionnelles, animées pour chacune par un vice-président ou une vice-présidente assisté de plusieurs secrétaires nationaux.

Ce système nouveau va maintenant être jugé à l’œuvre après la trêve estivale. J’ai souligné que le maître-mot de notre fonctionnement devra être la responsabilité. Chacun devra rendre compte, à moi bien sûr mais aussi à tout le parti, de son travail effectif dans le secteur dont il a la charge. Chacun devra émettre des propositions, prendre des initiatives et renoncer au confort paradoxal que procure sa carte de visite à un « responsable » politique qui n’assume pas les obligations correspondantes.

Lors de notre Comité Directeur du 2 juillet, j’ai enregistré, après vos décisions, de nombreux témoignages de satisfaction et aussi quelques marques de frustration, comme il est d’ailleurs naturel et comme on le note même après les remaniements gouvernementaux…

Notre « gouvernement » n’ayant pas été désigné pour une simple photo de groupe immuable jusqu’à notre prochain Congrès, j’avais dit que ce groupe devrait être en perpétuel mouvement et faire, par l’action, la preuve de son utilité au service du parti. Quand les revendications exprimées après le Comité Directeur m’ont paru légitimes, je vous ai proposé –et vous l’avez décidé avant-hier– d’y faire droit et de procéder à des ajustements et à des améliorations.

Mais je préviens très clairement ceux qui ont rejoint les instances nationales, comme je l’avais déjà fait le 2 juillet, qu’ils devront impérativement faire face aux devoirs que comportent les fonctions qu’ils ont sollicitées ou au moins acceptées. Soyons clairs : ceux qui n’assumeraient pas leurs responsabilités ne devront pas s’étonner d’en être privés demain, pas plus que ne doivent s’étonner aujourd’hui ceux qui ne les avaient pas assumées hier.

Cependant cette obligation de résultats ne se limite pas à la direction nationale même si je sais qu’il est dans l’esprit frondeur et libertaire des radicaux de critiquer volontiers la tête de leur parti avant de balayer devant leur propre porte.

Je pense en particulier à la porte de nos fédérations que je trouve quelquefois insuffisamment ouverte, à peine entrebâillée, et dans quelques cas extrêmes hermétiquement close. Comment pouvons-nous espérer la résurgence nationale d’un puissant courant radical si nous organisons nous-mêmes le malthusianisme de notre parti au niveau fédéral ?

Je vous le dis tout net : les radicaux ne doivent plus tolérer les pratiques visant, souvent pour de très modestes objectifs d’investitures locales, à l’atrophie du radicalisme comme il en irait d’un petit fonds de commerce à qui il suffirait de vivoter. Pour lutter contre cette tendance, je vous propose d’ores et déjà plusieurs directions d’action :

 

-         Je demanderai à Paul Dhaille et à Jean-Bernard Bros de concevoir, avec Sylvia Pinel et Patrick Molinoz, le Secrétariat National comme un lieu de rendez-vous avec les fédérations de telle façon qu’à chaque réunion l’une d’entre elles soit invitée et entendue quant à sa situation, à ses objectifs et à ses attentes.

-         Nous fixerons rapidement, pour chaque fédération et en tenant compte évidemment de sa force actuelle mais aussi de la démographie et des traditions politiques du département, des objectifs chiffrés d’adhésions, une périodicité minimale des réunions fédérales, et les modalités de reprise locale des thèmes politiques développés au plan national.

-         Nous continuerons à accepter les adhésions directes au siège à des conditions (notamment financières) fixées par le parti car il ne peut pas être plus difficile de devenir radical selon que l’on habite un département ou un autre.

-         Et si ces mesures incitatives ne suffisent pas, je ne baisserai pas les bras en m’accommodant de micro-radicalismes fortifiés ; je proposerai d’abord la nomination du secrétaire général par le siège national ; et s’il le faut encore, toute l’administration fédérale sera transférée à la direction du parti. Comptez sur mon énergie.

 

Je ne vous fais pas ces propositions pour honorer ma réputation… disons d’autoritarisme. Je les avance car je veux être, fort de la confiance réitérée au Congrès et dont je vous remercie une fois de plus, à la tête d’un parti en ordre de marche et même en ordre de bataille.

Car il s’agit bien des futures batailles politiques que nous devrons remporter. Avant la présidentielle et les législatives de 2012, échéances décisives que je ne me résigne pas par avance à perdre pour la troisième fois consécutive, chaque année sera marquée par un rendez-vous électoral que j’attends, à chaque fois, avec un succès d’étape : européennes, régionales, cantonales, devront être de nouvelles occasions de progresser.

Dans l’immédiat, nous avons une espérance précise, celle des sénatoriales dans deux semaines. Nos candidats seront relativement nombreux –et vous venez d’élargir encore la liste de nos investitures– avec bien sûr des chances de succès inégales, mais bien réelles dans plusieurs cas. Je veux adresser en votre nom à tous nos candidats (dont la plupart sont absents comme il est normal quand on va chercher la victoire sur le terrain) les plus vifs encouragements pour le combat qu’ils mènent et les plus vigoureuses exhortations à porter haut et fort l’identité et le message spécifique des radicaux.

Bon courage et belle fin de campagne à tous mais je ne tolérerai pas qu’au nom de je ne sais quelle logique de représailles on impose, comme on tente de le faire avec notre candidate en Haute-Garonne, aux radicaux de mettre leurs convictions en berne. Je ne l’accepterai pas et je vous dis à tous : soyez fiers d’être radicaux !

 

 

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