Hamon Emmanuelli « La régulation plutôt que l’adaptation »

Publié le par PRG

Politique économique et sociale


L'Humanité le 23 septembre 2008
« La régulation plutôt que l’adaptation ». À l’heure de la mondialisation et de « l’hégémonie du libéralisme économique » l’aile gauche du parti socialiste propose de « dépasser le modèle exclusif du libre-échange sans précaution » et de « redonner du sens au clivage droite-gauche ».

Dans les faits, la gauche du PS veut d’abord « redéployer » les 14 milliards d’euros du paquet fiscal en les réaffectant à des dépenses pour « l’investissement public, l’innovation, la recherche, l’éducation et le développement durable ». Parallèlement elle propose « d’élargir la sphère des services publics » rompant avec « le tabou de l’intervention et de la propriété publique ». Concrètement il s’agirait d’une « réappropriation publique des secteurs clés » reposant sur trois pôles, « un pôle public de l’énergie, un service public de l’eau et un pôle financier public pour soutenir l’investissement ». Pour mener une politique sociale efficace il est par ailleurs proposé de « rétablir la justice fiscale » en revenant sur « la politique de défiscalisation menée par la droite (…) qui réduit la part des impôts directs au profit des impôts indirects ». L’idée est donc la mise en place d’un « grand impôt progressif sur les revenus » permettant de diminuer les impôts directs comme la TVA qui touche indistinctement pauvres et riches. Quant à la relance du pouvoir d’achat, elle passerait également par « une augmentation des salaires » qui seraient à terme « indexés sur les prix ». S’y ajoute, pour maintenir les niveaux des retraites une « taxation des stock-options ».

L’Europe

Sur ce thème sont d’abord pointées « les carences démocratiques de la construction européenne ». Pour l’aile gauche du PS, il s’agit de « réviser le pacte de stabilité européen » pour pouvoir faire de la politique monétaire « un instrument de soutien à l’activité et à terme « se réapproprier la politique budgétaire de l’Union ». Un budget qui pourrait être abondé par la création d’un impôt sur les sociétés et le lancement d’un emprunt » au niveau européen.

Il est par ailleurs mentionné que « la stratégie économique européenne doit s’inscrire dans le cadre de la préférence communautaire ». Il s’agit ici « d’activer le tarif extérieur commun, inscrit dans le traité de Rome pour lutter contre le dumping social et environnemental. ». Emmanuelli et Hamon défendent également l’idée « d’une harmonisation de la fiscalité des sociétés au sein de la zone euro » et une « harmonisation intracommunautaire des normes sociales ».

Les alliances, le parti

Le refus de « tout renversement stratégique des alliances lors du congrès de Reims » sonne comme un avertissement. Pour autant une union classique des formations de gauche ne satisfait pas non plus : « Le gouvernement de Lionel Jospin a engrangé les acquis sociaux tant que les quatre partis de la Gauche (PS-PCF-Verts-PRG - NDLR) ont travaillé de concert. La compétition qui s’est ensuite instaurée entre eux à l’approche de l’élection présidentielle est en partie responsable de la tragique défaite de 2002. » Argument qui justifie, selon les contributeurs « la création d’un grand parti de la gauche » en France.

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