Claudette Brunet-Léchenault PRG: Je n'exclus rien dans les scrutins à venir"

Publié le par PRG

Le Journal de Saône et Loire le 27 aout 2008

Élections régionales, européennes, sénatoriales ? Claudette Brunet-Léchenault n'exclut rien des échéances à venir. Elle évoque aussi la place du PRG dans la Gauche.
Le Journal de Saône-et-Loire.- Vous avez été vice-présidente du Conseil général avec Christophe Sirugue, vous êtes la deuxième vice-présidente d'Arnaud Montebourg. De qui vous sentez-vous le plus proche ?
Claudette Brunet-Léchenault.- « De l'un et de l'autre pour des raisons différentes. Quand Christophe Sirugue m'a demandé d'être vice-présidente à l'aménagement du territoire, j'ai tout de suite accepté, parce que nous avions la même vision d'un aménagement équilibré du territoire départemental. Nous avons initié une réforme de fond il y a trois ans, en privilégiant les projets structurants, et en incitant à la diminution du clientélisme. Quand Arnaud Montebourg est devenu président, il m'a lui aussi sollicitée pour continuer dans les mêmes fonctions. Nous nous sommes entretenus sur sa vision du développement des territoires, et j'ai été convaincue par sa volonté de dynamiser ce département qui perd des habitants et qui perd sa jeunesse en particulier. Même si Arnaud Montebourg n'a pas le même tempérament que Christophe Sirugue, je tiens à affirmer qu'il n'y a aucune différence d'analyse entre les deux, et que la politique d'aménagement du territoire, notamment en ce qui concerne les communes, s'inscrit dans les mêmes priorités. Ce qui est différent, c'est probablement le style. »

Le JSL.- Quelle est la réaction des maires à la réorientation de l'aide aux communes décidée par le Conseil général ?
C. B.-L.- « Quand nous avons commencé à expliquer notre réforme aux maires, ils ont tout d'abord été désemparés. Aujourd'hui, je sens une évolution dans leur attitude : ils sont conscients de la réalité. Quand on dit qu'il y a moins d'argent, qu'il faut mieux le dépenser, ils le comprennent. Ils comprennent bien, contrairement à ce qui a été dit ça et là, qu'il s'agit de la même politique que celle menée par Christophe Sirugue. La différence, c'est la situation beaucoup plus catastrophique aujourd'hui au niveau des finances de l'État, son désengagement encore plus brutal qu'il y a trois ans, ce qui nous oblige, nous, Département, à diminuer nos dépenses. Cela explique la réduction obligée de certaines aides, notamment la baisse de 30 % de la dotation cantonale. Il y aura d'autres diminutions dans d'autres secteurs, si on ne veut pas augmenter les impôts de manière inconsidérée… »

Le JSL.- Quels sont les investissements communaux qui restent éligibles à l'aide départementale ?
C. B.-L.- « il peut s'agir d'écoles, de crèches, d'aménagements d'accueil et de service au public, d'espaces publics, d'aménagements de sécurité… »

Le JSL.- Qu'est ce qui différencie le Parti Radical de Gauche, dont vous êtes la vice-présidente, du Parti Socialiste ?
C. B.-L.- « Notre type de fonctionnement. Je pense que nous sommes plus attachés aux libertés individuelles, bien que soucieux de l'intérêt collectif. Nous sommes beaucoup plus, il me semble, en faveur de la liberté d'entreprendre. Globalement, sur les questions de société, nous sommes plus libertaires. En termes de développement économique, nous sommes très attachés, par tradition, mais plus encore aujourd'hui, à la TPE (Très petite entreprise) qui n'est pas source de délocalisations. Les Radicaux sont de fervents européens et très attachés à la laïcité qui ne se limite pas pour eux aux relations entre l'État et les religions, mais implique aussi l'indépendance par rapport à tous les groupes de pression. Mais il est vrai qu'on se rejoint, avec beaucoup de socialistes, sur beaucoup de dossiers politiques, et que parfois on se sent très proches de certaines analyses du PS. Et, naturellement, nous travaillons ensemble… »

Le JSL.- Comment la Gauche peut-elle redevenir crédible aux yeux de l'opinion ?
C. B.-L.- « L'avenir de la Gauche passe nécessairement par le Parti Socialiste, autour duquel elle doit s'organiser. Mais la Gauche ne pourra être crédible que si le Parti Socialiste devient lui-même crédible. Il faut, dans la Ve République, un ou une leader. Le problème aujourd'hui est qu'il y a un trop plein de talents à gauche et qu'aucun n'est naturellement leader. Nous sommes loin du parcours du combattant de François Mitterrand, qui était devenu incontournable… »

Le JSL.- Comment appréhendez-vous la question des alliances, avec le MoDem notamment ?
C. B.-L.- « Trois questions se posent : le MoDem, les Radicaux valoisiens et l'extrême-gauche. Nous sommes ouverts aux partis qui veulent participer à un gouvernement, sans exclusive. Mais il nous semble aussi qu'il faut rester cohérents. Il me paraît difficile que nous scellions une alliance avec certains dans une élection à la proportionnelle, et avec d'autres localement. Je ne vois pas comment nous pourrions faire liste commune avec les radicaux valoisiens qui font partie de l'UMP et qui soutiennent le gouvernement. Par rapport au MoDem, nous ne sommes pas fermés à des discussions, mais le PRG est beaucoup moins engagé vis-à-vis du MoDem que certains élus socialistes. Quant à la Gauche antilibérale, il est toujours plus facile d'être contre et de donner des leçons, de faire miroiter des lendemains qui chantent pour avoir des voix et de refuser de se mettre les mains dans le cambouis… »

Le JSL.- Où en est le Parti Radical de Gauche en Saône-et-Loire ?
C. B.-L.- « La Fédération est revitalisée par de nouveaux élus et de plus jeunes adhérents, notamment à Chalon et à Saint-Vallier. Nous essayons de renouveler nos troupes. Ce n'est pas très facile, car nous sommes un petit parti, et nous travaillons presque en symbiose avec le Parti Socialiste dans la majorité des cas dans ce département… »

Le JSL.- Arnaud Montebourg vous avait évincé de la liste des Régionales en 2004. Avez-vous passé l'éponge ?
C. B.-L..- « Moi, je l'ai passée… »
Le JSL.- Serez-vous à nouveau candidate aux élections régionales en 2010 ?
C. B.-L.- « Je ne me suis pas posé la question, mais je n'exclus rien dans les scrutins à venir… »

Le JSL.- Le prochain scrutin sera européen. Le PRG fera-t-il listes communes avec les socialistes, ou cavalier seul comme naguère avec Bernard Tapie ?
C. B.-L..- « Vous me permettrez de ne pas parler de Tapie qui est hors sol. La réflexion au niveau national est plutôt la suivante : nous souhaitons faire listes communes avec le Parti Socialiste, dans la mesure où nous serons respectés. Dans le cas contraire, nous verrons ce que nous ferons, mais nous souhaitons être présents dans ce scrutin… »

Le JSL.- Et le Sénat, vous y pensez ?
C. B.-L..- « ça fait partie des échéances que je n'exclus pas. Tout dépendra des circonstances. »
Propos recueillis par J.-Ph. Chapelon

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