Sénat: la lutte pour le poste convoité de président s'amplifie

Publié le par PRG

PARIS, 22 septembre 2008 (AFP) - A peine bouclées les sénatoriales, l'âpre bataille pour sa présidence, poste très convoité, s'amplifie à deux jours d'une primaire qui doit départager au sein du groupe UMP deux favoris, Gérard Larcher et Jean-Pierre Raffarin, avec Philippe Marini en outsider.

Malgré une forte poussée de la gauche, l'UMP reste majoritaire et le choix du deuxième personnage de l'Etat se joue toujours à guichets fermés en son sein.

Mais le parti présidentiel qui a perdu la majorité absolue lors du dernier scrutin de 2004 voit sa majorité encore réduite. Le groupe devrait passer de 159 à 149-150 membres alors que le nombre total de sénateurs total passe de 331 à 343 membres (12 sièges créés).

L'UMP devra donc composer avec ses alliés centristes de l'UC-UDF et radicaux valoisiens du RDSE. L'existence de ce groupe, où se trouvent également les radicaux de gauche, est toutefois menacée, le PRG qui a gagné trois sièges dimanche va en effet tenter de constituer un groupe autonome. Le rapport exact des forces sera connu avec la constitution des groupes avant jeudi.

Le successeur de Christian Poncelet devra tenir compte de ce nouveau Sénat aussi plus féminin et plus jeune.

Les candidats sont à l'oeuvre. Lundi matin, Raffarin et Larcher prenaient leur café à la même table à la buvette du palais du Luxembourg autour du président des centristes, Michel Mercier.

M. Raffarin était entouré de deux de ses proches, Jean-Claude Carle (Haute-Savoie) et le chiraquien Roger Romani (Paris). Le président de la commission des Affaires étrangères, Josselin de Rohan, était également présent.

Si le duel est rude, tout se passe au Sénat dans un climat d'affabilité apparent. L'ancien Premier ministre et son ancien ministre du travail, outre la rondeur joviale, ont en commun une fine connaissance du Sénat où ils ont passé de longues années et ils sont au coude à coude.

Jean-Pierre Raffarin (Vienne, 60 ans) devrait officialiser sa candidature sous peu. Il devait rencontrer lundi le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, candidat potentiel mais qui devrait renoncer et lui apporter son appui, selon une source UMP.

Il verra également Christian Poncelet (80 ans) qui n'a pas jeté l'éponge, espérant jouer les recours en cas de duel trop serré.

Quant à Gérard Larcher (Yvelines, 59 ans), qui se dit "très serein", fort apprécié de ses pairs, il peut compter sur les réseaux gaullistes de l'ex-RPR dont il est issu, et de la franc-maçonnerie très représentée au Sénat.

Les deux se réclament de "l'amitié" de Nicolas Sarkozy. "Le président ne prend pas position. Quel que soit celui qui sera élu, il sera un ami. Il a fait un geste envers les trois candidats: Raffarin en allant en Poitou-Charentes, Larcher en le recevant pour son rapport sur l'hôpital et Marini en l'emmenant en Syrie", a indiqué à l'AFP, une source proche du président.

Philippe Marini (Oise), rapporteur général du Budget, juge pour sa part que "rien n'est arrêté par avance". "Il faut être rassembleur, ne pas donner l'impression que l'UMP règle tout en son sein et regarde les autres avec superbe".

La gauche voit le match se jouer sans elle. "La question est de savoir si ce sera blanc bonnet ou bonnet blanc", soupire le président du groupe PS, Jean-Pierre Bel, réélu dimanche. "Les dés sont pipés, en spoliant la gauche majoritaire dans toutes les élections locales de toute possibilité de provoquer l'alternance".

Pour la première fois, la primaire de l'UMP sera intégralement retransmise en direct sur la chaîne Public Sénat, ainsi que l'élection du président le 1er octobre.

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