Accueil des gens du voyage : l'agglomération en panne
Sud Ouest Le 10 Juillet
DÉBAT. Entre amélioration des zones d'accueil et sévérité accrue, les avis divergent
Par quel bout prendre le problème ? Comme chaque été, avec l'arrivée régulière de convois nomades, la question se pose pour les municipalités.
Encore hier, une trentaine de caravanes ont investi la pointe de Vallières, à Saint-Georges-de-Didonne. D'un côté, il y a les textes de lois relatifs au stationnement des gens du voyage, souvent enfreints par les groupes qui arrivent. De l'autre, il y a l'obligation légale de proposer des terrains d'accueil. Ce qui n'est pas partout le cas. Ajoutez à cela la pression de nombreux riverains qui voient d'un mauvais oeil l'établissement de campements, et vous comprenez le piège dans lequel sont engagés les élus.
Saint-Georges, Étaules, Royan
Hier, à la fin du conseil communautaire d'agglomération, ils ont donc abordé la question. Constat : la pointe de Vallières occupée, mais aussi 150 familles installées à Étaules, et une quarantaine de caravanes à Royan (voir notre édition du 8 juillet), dans les trois cas sur des terrains privés. « C'est intenable » : les élus partagent le diagnostic, mais pas forcément les remèdes.
Pour Pascal Ferchaud, maire (radical de gauche) de Saujon, une partie du salut réside dans la construction d'une aire permanente de stationnement à Royan. Et dans la mise à disposition d'un terrain de grande taille, dans l'agglomération, pour les grands rassemblements : « gardons-nous de faire la politique de l'autruche en espérant qu'ils aillent s'installer chez le voisin ».
Le débat a aussi porté sur la taille des convois. Faut-il les limiter par la loi, afin que les petites villes ne soient pas « submergées », selon le mot d'un maire ? Didier Quentin y est favorable, il assure en avoir parlé mercredi dernier à la Garde des Sceaux, « sensible à ce problème puisqu'elle a été maire de Saint-Jean-de-Luz », selon le député.
Par ailleurs, Didier Quentin s'est plaint de la lenteur de la justice dans ce type de dossiers : « je n'ai aucune nouvelle de la plainte déposée il y a un an, lorsque des gens du voyage avaient campé sur l'aérodrome de Royan. » « Avant de faire appel à la justice, a répondu Pascal Ferchaud, soyons irréprochables nous-mêmes ! ».