Elections européennes: Bayrou présentera ses têtes de liste dès Février, Modem entend rester indépendant.

Publié le par PRG

Le Figaro.fr le 26 décembre 2008

En vacances en famille quelques jours dans le Béarn pour les fêtes, François Bayrou est bien déterminé à maintenir le cap qu'il s'est fixé, voilà maintenant un peu plus de deux ans : celui de «l'indépendance totale». Et d'abord pour les élections européennes de juin prochain, où, dit-il, «notre stratégie d'indépendance ne souffrira aucune exception».

Cette mise au point fait suite à la proposition du président du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, qui dans le JDD de la semaine dernière indiquait qu'il envisageait pour les européennes de constituer des listes avec le MoDem, dont il dit se sentir aujourd'hui plus proche que du PS. En tout cas, sur la question de l'Europe. Mais, semble-t-il, pas uniquement. «La dernière fois, le PS nous avait baladés et nous n'avions eu aucun élu au Parlement européen, pas question que cela recommence», explique Jean-Michel Baylet.

Joint par Le Figaro, François Bayrou reconnaît avoir reçu un appel de Jean-Michel Baylet qui souhaitait le prévenir de sa démarche. Flatté de constater que «les lignes commencent à bouger» en France, le président du Mouvement démocrate n'en reste pas moins sur la ligne qu'il s'est fixé. Et a poliment décliné l'offre de Jean-Michel Baylet.

«Je suis flatté que des regards se portent vers nous. Mais le choix stratégique de fond qui se pose, c'est : est-ce qu'on accepte de rester ou pas un satellite du PS ou de l'UMP ? Nous, nous avons clairement fait le choix de l'indépendance. Nous sommes la garantie qu'il y aura une troisième offre politique dans toutes les circonscriptions de France. Je ne me laisserai donc pas détourner de la ligne que nous nous sommes fixée pour un coup politique ou une élection ponctuelle», confie François Bayrou.

 

L'héritage de Robert Schuman

 

Le député des Pyrénées-Atlantiques le martèle : «les manœuvres d'appareils et les tambouilles politiques ne m'intéressent pas». Il devrait le proclamer le 8 février à la Mutualité de Paris, où il donnera le coup d'envoi de sa campagne pour les européennes. Il présentera, à cette occasion, les têtes de liste de son parti dans chacune des huit circonscriptions. Lui-même ne sera pas candidat. Mais il promet de «nouveaux visages». La clôture des candidatures est fixée au 31 décembre.

Vice-présidente du MoDem, chargée de préparer la campagne des européennes, Marielle de Sarnez, elle-même eurodéputée sortante, assure que «3 500 personnes, réparties en 16 groupes de travail, planchent actuellement» sur le sujet.

En 2004, forte de 12 % des suffrages, l'UDF avait décroché onze sièges à Strasbourg. À peine six sont restés fidèles au MoDem. Plus l'ancien secrétaire national des Verts Jean-Luc Bennahmias, qui a rejoint le MoDem, mais siège toujours du côté des écologistes au Parlement européen.

Sur fond de crise mondiale, les analystes du MoDem, qui revendiquent toujours une filiation avec le père de l'Europe, Robert Schuman, espèrent faire mieux en juin prochain qu'en 2004. La famille centriste était alors divisée sur la politique gouvernementale menée par l'un de ses anciens, Jean-Pierre Raffarin, et l'attitude à adopter vis-à-vis de l'UMP. Aujourd'hui, si la famille centriste semble plus que jamais atomisée en une myriade de petits partis ou de clubs, la ligne du MoDem face au pouvoir en place, elle, est plus claire.

François Bayrou, qui a entamé à cette occasion une tournée des capitales européennes, devrait en tout cas mettre tout son poids dans la bataille. Après son échec aux municipales à Pau, il se doit de redorer son blason.

Marielle de Sarnez, très critique envers le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, «qui n'a pas été à la hauteur des événements» de ces derniers mois, devrait faire campagne pour «renforcer le rôle de la Commission».

Publié dans Le PRG dans la presse

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