Les éditoriaux de la presse française commentent, lundi 13 octobre, le plan d'action de l'Eurogroupe.

Publié le par PRG

L'HUMANITE
Michel Guilloux

" (...) Avec les milliards de fonds publics, nationaux et européens, déversés ces jours-ci en perfusion d'un système financier qui implose, le gouvernement et sa majorité, en dépit de la morgue qu'ils affichaient mardi dernier encore sur les bancs de l'Assemblée, ne pourront échapper longtemps au débat. Face à une crise qui condamne tout un système, n'est-il pas temps de poser avec force la double question du contrôle par les salariés, leurs élus syndicaux, les élus locaux et nationaux, des fonds alloués aux entreprises ? Alors que l'insécurité sociale va s'aggraver, n'est-il pas temps au contraire de mobiliser les fonds publics comme ceux des grands groupes vers la protection de ceux qui vont être touchés de plein fouet ? Protéger les actionnaires et les spéculateurs ou leurs victimes, celles et ceux qui créeront les richesses dont l'économie aura besoin pour se redresser ?"


LIBERATION
Laurent Joffrin

" (...) Chaque jour qui passe nous démontre que la banque est une chose trop sérieuse pour être laissée aux banquiers. Hagards, échevelés, livides, les responsables du système financier mondial appellent désespérément au secours ces Etats qu'ils ont affecté pendant si longtemps de tenir en suspicion, qu'ils regardaient avec une condescendance à peine déguisée comme des entités inefficaces par nature. A l'heure de la tempête, seuls les détenteurs de la légitimité démocratique sont capables de résoudre la crise, s'ils le peuvent encore. Parce qu'ils ont l'assentiment des citoyens et parce qu'ils peuvent, détail important lever l'impôt supplémentaire que nemanquera pas d'occasionner l'impéritie des maîtres de l'argent. Alors viendra l'heure des comptes.D'ores et déjà le coût du sauvetage se chiffre en centaines de milliards, c'est-à-dire en milliers d'euros pour chaque citoyen d'Europe. Une telle ponction, causée par l'irresponsabilité des banques, ne peut rester sans conséquences sur
leurs structures ni sur leurs dirigeants."


LA TRIBUNE
Olivier Provost

" (...) A priori, la lecture des cinq points du plan d'action du G7 laissait un peu sur sa faim. Mais comme le dit Christine Lagarde, notre éternellement optimiste ministre de l'Économie, il ne s'agit là que d'un squelette sur lequel il faut ensuite ajouter du muscle. C'est ce qu'ont essayé de faire les Européens hier soir. C'est aussi ce qui doit être annoncé aujourd'hui tant par la France que par l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne ou l'Italie. Mais bâtir uniquement des plans nationaux tirant chacun dans son sens au nom d'un intérêt politique et économique compréhensible quoique teinté d'un certain égoïsme, serait revenu à oublier que le marché financier est tout sauf national. Et que si l'on incite la banque A à accepter de prêter à la banque B en lui octroyant toutes les garanties d'État possibles, il est fréquent que A et B ne soient pas de la même nationalité, notamment au sein de la zone euro. Le fait que l'Eurogroupe s'engage pour plus d'un an sur les garanties interbancaires, sur le sauvetage de tout établissement financier menacé de faillite et sur une évolution comptable de la prise en compte de la valeur des actifs pour ne pas être soumis au seul aléa des marchés montre que les dirigeants européens ont bien pris conscience de la nécessité d'agir ensemble et de frapper fort. Ils n'ont plus qu'à espérer que les investisseurs ont bien compris le message."


OUEST-FRANCE
Paul Burel

"Le voyageur qui débarquerait sur terre, ce lundi, après un an d'absence, n'en croirait ni ses yeux ni ses oreilles. Pas forcément à cause de l'existence de la crise financière. Sans remonter à 1929, il sait que les dernières décennies ont alimenté quelques tête-à-queue spectaculaires du capitalisme financier, au Japon et ailleurs. Mais ne serait-il pas stupéfait de découvrir que le très libéral Gordon Brown en remontre désormais au libéral Nicolas Sarkozy, dans l'activisme et le pragmatisme étatique ! Car le Premier ministre britannique a "vendu" aux Européens un modèle pour le moins inattendu de nationalisations partielles ! Brown, chantre de l'État-providence, modèle d'une Union européenne qui n'est pas sa tasse de thé, figure emblématique du sursaut communautaire : étonnant, non ? Bref, il aurait de quoi rester coi, notre voyageur, un peu à l'image de l'épargnant moyen qui est pourtant le seul ou presque, pour l'heure, à garder ses nerfs ! Encore heureux d'ailleurs. Reste cette question : c'est quand la sortie du tunnel ? (...)"


LE PROGRES

Francis Brochet

"Vous connaissez Eric Woerth? Il est notre ministre du Budget. Il a le sérieux, les lunettes et le crâne dégarni de l'énarque ordinaire. Précis, brillant et froid. Mais hier soir, Eric Woerth a semblé perdre pied. Il attendait, comme nous tous, le plan de l'Eurogroupe réuni à l'Elysée. Et le ministre a lâché cet aveu : " On n'a pas le choix, il faut que ce plan marche, sinon ça se passera mal..." On a alors ressenti comme un frisson d'effroi devant le désarroi de l'énarque. Comment, lui, l'homme des comptes, qui devrait injecter aujourd'hui une trentaine de milliards d'euros contre la crise - lui aussi aurait un doute sur l'efficacité de tous ces plans ? Il faut pourtant bien y croire. Faire confiance au conseil des ministres convoqué aujourd'hui, au Président qui parlera après, au Conseil européen réuni jeudi... De toute façon, comme dirait Eric Woerth, on n'a pas le choix."


LE TELEGRAMME

Alain Joannès

" (...) Il faudra attendre les résultats des élections américaines, la mise en place du nouvel Exécutif et du nouveau Congrès pour savoir comment de nouvelles régulations favoriseront, ou non, une sortie de crise en 2009. Ensuite, et ensuite seulement, le système financier international et les gouvernements devront s'attaquer à la récession, qui devrait durer entre 18 et 24 mois aux Etats-Unis et en Europe. Il se peut que le sommet de l'Eurogroupe ne serve à rien, parce que les marchés estiment que l'Europe n'est décidément pas la puissance décisive dans les circonstances actuelles. Ils ont toutes sortes de raisons d'estimer que les 3.000 milliards de dollars des fonds souverains asiatiques et arabes ne peuvent plus soutenir les 11.000 milliards de la dette publique américaine et que, soumise à une sévère récession, aucune valeur industrielle ne justifie la confiance des investisseurs. Si c'est un signal de ce genre qui a été donné, hier, par les Bourses du Moyen-Orient en baisse, le krach inévitable passe par des disparitions massives d'entreprises (pas seulement financières), des fusions accélérées dans l'industrie et des hausses d'impôts dans les puissances occidentales les plus endettées, comme les Etats-Unis et la France. La récession pourrait alors durer près de dix ans. (...)


LE REPUBLICAIN LORRAIN

Philippe Waucampt

" (...) Comme nous ne sommes plus à un paradoxe près, c'est le Royaume-Uni de Gordon Brown, héritier idéologique de Margaret Thatcher et ardent zélateur de sa monnaie nationale, qui a été pris comme modèle d'une action massive d'intervention dans la sphère financière des Etats de la zone euro ! Les quinze pays de l'Eurogroupe se sont donc engagés à empêcher toute faillite bancaire, notamment en procédant - sur le modèle anglais - à des opérations de recapitalisation importantes des établissements financiers. Ils vont tous présenter demain les détails de leurs plans nationaux qui passeront par " la " mesure qu'attendaient les marchés : la garantie des crédits interbancaires par chacun des Etats membres. Cela signifie que, rassurés (peut-être) par la caution étatique, les banques recommenceront (peut-être) à se prêter de l'argent entre elles, ainsi qu'à faire de nouveau crédit aux entreprises et aux particuliers. L'enjeu de ce week-end de toutes les peurs était de rendre confiance à des marchés déboussolés. La réponse des Bourses, ce lundi, aura valeur de test. Croisons les doigts, touchons du bois, agitons grigris et amulettes..."


LA MONTAGNE
Xavier Panon

" (...) Ce plan comprend d'autres mesures, par exemple sur les normes comptables qui pèsent sur les actifs. Il est inspiré de la Grande Bretagne, ce qui ne manque pas de sel, venant de ce pays non membre de l'eurogroupe et champion des dérégulations financières. Cet engagement des Etats est enfin coordonné et porteur de réponses concrètes. Il vise à provoquer l'étincelle pour relancer le moteur du crédit dont la panne menace entreprises et ménages. Ce signal fort, à coups de milliards incertains, suffira-t-il à calmer les marchés ? En tout cas, un virage est amorcé. Les grands de ce monde veulent tirer les leçons de ces folies spéculatives. Pas de cadeau aux actionnaires ni aux banquiers qui devront payer leurs erreurs. Chiche ! Nicolas Sarkozy n'a pas été le moins virulent dans sa critique du capitalisme dévoyé. Une conversion imposée par cette crise exceptionnelle vécue comme un défi. Elle lui permet d'exprimer son volontarisme sur tous les fronts. C'est vrai pour l'Europe qui profite de l'impulsion de son président en exercice. En France aussi, Nicolas Sarkozy est réactif, avec l'Etat en étendard. Un pragmatisme qui brouille le jeu encore une fois. Mais cette logique étatique peut-elle s'arrêter aux banques ? La médaille risque d'avoir son revers politique et social et sa traduction sur certaines réformes."


L'ALSACE
Patrick Fluckiger

" (...) A Tchernobyl, il a fallu construire un sarcophage de plomb et de béton autour du réacteur en fusion. Pour étouffer le feu de la catastrophe financière, les Etats ont commencé à construire un sarcophage d'argent, en multiplient les plans destinés à protéger les banques. Après le G7, après le Fonds monétaire international, c'était au tour de l'Eurogroupe, hier, d'ajouter sa pierre à l'édifice protecteur. Ces efforts paieront-ils enfin ? Comme dit Eric Woerth, ministre du Budget, " il faudra que cela marche, sinon ça se passera mal ". C'est une autre façon de dire : "Ça passe ou ça casse." Même si ça passe, le plus dur sera à faire : repenser un système financier basé non sur la spéculation, mais sur les besoins de l'économie. En intervenant dans le capital des banques, les Etats gagnent au moins la possibilité de confisquer leurs jouets aux sales gosses de la salle des coffres. Encore faut-il qu'ils aient la volonté d'utiliser les banques, si chèrement acquises, au bénéfice de la collectivité. Les nationalisations de François Mitterrand n'ont pas du tout été exemplaires dans ce domaine..."


LA NOUVELLE REPUBLIQUE DU CENTRE-OUEST
Hervé Cannet

"En convoquant ce sommet de Paris, après un week-end où argentiers et politiques se sont frénétiquement agités en de multiples sommets, Nicolas Sarkozy sait que la semaine qui s'ouvre est décisive. Et que la réaction des marchés sera, dès les premières cotations ce matin, cruciale. Ou l'appui gigantesque apporté aux banques par les différents États inverse la donne (mais surtout qu'on n'aille pas dire qu'il s'agit d'un plan Paulson à l'européenne!), et ce sera un " ouf " de soulagement. Provisoirement, car rien n'est vraiment réglé au fond. Ou le message ne passe pas et la danse du scalp autour des places financières reprendra de plus belle."


L'EST REPUBLICAIN

Michel Vagner

"Aux grands maux, les grands remèdes. Le modèle est anglais, la "boite à outils" allemande et la méthode française... C'est en effet de Londres, où l'on compte en livre, que les quinze de l'Eurogroupe ont importé, hier, le patron de leurs plans de sauvetage. Un modèle signé Gordon Brown, le plus pragmatique des dirigeants européens, que chaque pays, qui a adopté l'euro, prévoit de décliner cette semaine. Objectif commun, chacun avec son outillage, comme dirait Angela Merkel : empêcher les banques importantes de faire faillite, notamment en procédant à des opérations de recapitalisation et garantir les prêts interbancaires, pour remettre de l'huile dans les rouages économiques. La démarche enfin, imposée par l'urgence, n'était pas sans risques : Nicolas Sarkozy, en première ligne, peut se féliciter d'avoir arraché à l'Elysée l'accord de ses homologues. C'est un succès à mettre à son actif. (...)"


LA REPUBLIQUE DES PYRENEES
Jean-Michel Helvig

"Le gouvernement économique de l'Europe a vu le jour hier à Paris lors du sommet de la zone euro. Mais il est trop tôt pour imprimer les faire-part car on ne sait trop s'il survivra à la crise qui l'a fait naître, et il n'a pas été encore baptisé (...) En tout cas la volonté politique a prévalu dans le plan d'action contre la crise financière, adopté par les quinze dirigeants de la zone Europe auxquels avaient été associés les présidents de la Banque centrale européenne et de la Commission de Bruxelles. On ne pourra plus dire que ce ces derniers "gouvernent" l'Europe avec le respect intransigeant des critères de Maastricht pour l'un et la sacralisation des lois du marché pour l'autre. (...) Dès ce lundi le détail du plan de l'Eurogroupe sera connu. Car si un "gouvernement" commun a pris forme, l'Europe n'est pas fédérale. Elle reste une association d'Etats avec leurs particularismes politiques, économiques et juridiques. Chacun annoncera donc - en quasi simultanée - sa façon d'utiliser la " boite à outils " avec laquelle il a quitté Paris hier soir. De quoi peut-être faire encore hésiter les bourses, mais tout en se montrant prudent sur un retour immédiat de la " confiance ", les protagonistes de la réunion d'hier à l'Elysée ont montré qu'une voie était tracée. Et qu'aucune autre n'est désormais plus envisageable."


LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE
Patrice Chabanet

" (...) Mais dans une crise où l'irrationnel coule à flots plus rien n'est sûr. Ni le pire. Ni le meilleur. On en est réduit à nourrir l'espoir que les centaines de milliards de dollars finiront par contenir l'incendie. Alors espérons. A quelque chose malheur est bon : l'ampleur du désastre qui, dans un premier temps, soulignait l'absence d'Europe est devenu un ciment entre des Etats membres condamnés à conjuguer leurs efforts. C'est bien connu : les grandes avancées de l'Europe se manifestent d'abord dans l'épreuve. Certes, le projet d'un fonds de soutien global n'a pas été retenu, mais l'harmonisation des politiques nationales est devenue maintenant une évidence. Chaque pays paraît désormais conscient que le chacun pour soi fera sombrer l'Europe, donc lui-même. D'une certaine manière, la période historique que nous connaissons crée de facto la gouvernance européenne qui avait été balayée par le fiasco du traité de Lisbonne. On a même vu le Royaume-Uni au diapason de l'Eurogroupe. C'est dire."


PARIS-NORMANDIE
Michel Lepinay

" (...) Tous les plans tournent autour d'un même objectif : relancer le système de crédit interbancaire sans lequel les économies ne sont plus irriguées. Car depuis le début de la crise, les banques ne se font plus confiance, incapables d'évaluer précisément, à quel point elles sont, elles-mêmes, contaminées par les créances " pourries ". Alors les annonces du week-end suffiront-elles à relancer la machine du crédit ? Avant que les marchés ne donnent leur réponse aujourd'hui, on peut en tout cas constater que jusqu'ici les politiques n'ont pas été très convaincants. La décision de Bush de laisser la banque Lehman faire faillite, pour montrer aux marchés que l'Etat n'était pas là pour rattraper leurs erreurs, a été sans doute la première faute. Le premier vote négatif du Congrès américain au plan de sauvetage américain, pour ne pas fâcher les électeurs, n'a pas arrangé les choses. De ce côté-ci de l'océan, on n'a pas été très brillant non plus. Entre un François Fillon ne trouvant rien de plus urgent pour rassurer que d'annoncer qu'on avait à la fois la crise financière de 29 plus le choc pétrolier de 73 et Nicolas Sarkozy qui convoque, il y a huit jours, un sommet européen à quatre pour ne déboucher sur rien. Ce week-end c'était deuxième chance pour tous. Croisons les doigts jusqu'à ce soir."


LA REPUBLIQUE DU CENTRE

Jacques Camus

"De l'Europe, on ne connaissait guère à ce jour que le fameux pacte de stabilité, avec son cortège de contraintes. Depuis hier, c'est un "pacte de confiance" qui a été solennellement proposé aux citoyens européens par les principales autorités de l'Union. On ne dira jamais assez le poids de la crise financière dans la prise de conscience qui vient de s'opérer. Une ébauche de gouvernement économique européen est peut-être née, dans l'urgence et sous la contrainte, après ce dimanche de délibérations "intenses" où se sont réunis les dirigeants des pays de la zone euro. En tout cas, des propos un tantinet emphatiques ont émaillé la conférence de presse qui s'est tenue en soirée au Palais de l'Élysée. Derrière leurs pupitres, Nicolas Sarkozy, hyper-président en exercice de l'Union, José Manuel Barroso, président de la commission européenne, Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne et Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, ont parlé, comme rarement, d'une même et forte voix pour annoncer... des annonces à venir aujourd'hui. Comme si, après le sauve-qui-peut égoïste qui avait prévalu ces derniers temps, l'Europe avait enfin décidé de jouer collectivement son va-tout pour garantir le système bancaire. (...)"


LA PRESSE DE LA MANCHE
Jean Levallois

" (...) On voit bien, à l'échelle du monde, sur quels aspects il est urgent d'intervenir, non pas pour caresser les banquiers dans le sens du poil, mais parce que l'arrêt des crédits met en péril bon nombre de PME qui connaissent des difficultés de trésorerie alors même qu'elles ont des commandes. Eviter les dépôts de bilan et les faillites injustifiées, c'est refuser de laisser repartir le chômage massivement à la hausse. Aujourd'hui, du nord au sud, (l'Autriche vient d'annoncer quelle garantit les dépôts), on réagit fortement et le club des Etats décidé à agir croît au fil des heures. Pour Nicolas Sarkozy, son concept de réplique mondiale, souhaitée dès le début de la crise, est en train de faire son chemin. Gordon Brown, le Premier ministre britannique, dont le pays n'a pas adhéré à l'euro, estime que grâce à cette démarche, la confiance devrait revenir dans les prochains jours. On peut, en effet, espérer que le dégel se produise et que les banques se remettent à se prêter des liquidités comme cela s'est toujours fait, pour assurer des crédits à leurs clients. Sauf si les banques s'abandonnent à un jeu pervers entre elles pour tenter de se terrasser mutuellement. (...)"


LES DERNIERES NOUVELLES D'ALSACE

Jean-Claude Kiefer

"Et maintenant ? L'Europe, en commençant par la zone euro, a plus qu'un plan de crise : un vrai plan d'action intergouvernementale avec des lignes directrices à adapter par chaque Etat en fonction des situations nationales. Elle peut enfin agir de concert. L'urgence a créé le consensus comme si souvent en politique européenne. Rien que ce constat est déjà du positif. Cela suffira-t-il ? (...) La réponse viendra des places financières, non pas en une seule séance mais durant des mois de cotations. Avec l'espoir qu'entre-temps l'économie réelle pourra trouver des fonds, que l'argent se remette à circuler entre banques, donc aussi des banques aux entreprises et aux particuliers. Le noeud d'étranglement est là et il est étrange qu'il faille la promesse de milliards pour le dénouer. Reste une question qu'aucun gouvernement ne veut encore se poser : si tous ces efforts devaient échouer ?"

Publié dans PRGcom

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