Explosion record du nombre d'inscrits à l'ANPE en novembre

Publié le par PRG

PARIS, 30 décembre 2008 (AFP) - Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE a enregistré une progression record au mois de novembre, avec une hausse de 3,2% en un mois qui sanctionne la chute brutale de l'emploi en intérim et la multiplication des licenciements en pleine tourmente économique.

Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1, baromètre de référence, a fait un bond mensuel de 64.000 inscrits supplémentaires (+3,2%), et de 8,5% sur un an, pour s'établir à 2.068.500, selon le ministère de l'Emploi.

Christine Lagarde, ministre de l'Economie et de l'Emploi et le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez, se sont déclarés dans un communiqué "très attentifs" à cette forte dégradation qu'ils ont imputée à la "crise économique et financière mondiale". La croissance française a péniblement atteint 0,1% au troisième trimestre, selon l'Insee.

Cette hausse mensuelle, calculée en données corrigées des variations saisonnières (CVS), est la septième consécutive et la plus forte depuis le début de l'année. Le chômage avait déjà progressé de manière spectaculaire en août (+2,2%) puis en octobre (+2,4%).

Elle concerne les personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n'ayant pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé, regroupées dans la catégorie 1.

Sur un an, le nombre de chômeurs de cette catégorie a augmenté de 161.400. Sur les seuls quatre derniers mois, la hausse est de 118.500. "Par rapport à la récession précédente de 1993-1994, la flexibilité du marché du travail a beaucoup progressé, et les ajustements sont beaucoup plus rapides et brutaux", a expliqué à l'AFP Jacques Freyssinet, professeur d'économie à La Sorbonne.

L'explosion constatée en novembre est liée à une forte progression sur les trois derniers mois des inscriptions à l'ANPE pour fin de mission d'intérim (+18,2%) et pour licenciement économique (+13,1%). Les entrées en chômage consécutives à une fin de CDD augmentent de 6,9%.

Pour la première fois, le nombre d'inscrits à l'ANPE est supérieur à ce qu'il était lorsque Nicolas Sarkozy a été élu président de la République en mai 2007 (2.011.300 en avril 2007).

Le gouvernement s'est fixé pour objectif, à son entrée en fonction le mois suivant, de ramener le taux de chômage à 5% en 2012. Calculé tous les trois mois, il est actuellement de 7,3%.

Les sorties du chômage pour reprise d'emploi ont diminué de 5,9% sur les trois derniers mois. Rien d'étonnant, puisque les offres d'emploi recueillies par l'ANPE ont chuté de 10,4% le mois dernier.

En outre, la politique des emplois aidés apparaît peu dynamique, les entrées en stage baissant de 3,9%.

Alors que les annonces de suppressions d'emplois temporaires ou en CDI se multiplient (automobile, bâtiment et même le luxe comme chez Chanel), le gouvernement ne table pas sur une embellie rapide. Mme Lagarde s'attend "à voir les effets des vagues de départs annoncées lors des trois-quatre derniers mois dans le premier trimestre 2009".

Dans ses dernières prévisions, l'Insee s'attend à un effondrement du PIB (la richesse nationale) de 0,8% au dernier trimestre 2008, suivi d'un nouveau recul de 0,4% au premier trimestre 2009.

L'économie française, selon cet institut, perdrait globalement 97.700 postes au second semestre 2008, puis 169.000 au premier semestre 2009.

Le gouvernement, selon Mme Lagarde et M. Wauquiez, parie sur le succès du plan de relance du 4 décembre, "axé sur le soutien à l'investissement et à la trésorerie des entreprises".

Critiquant "l'extraordinaire faiblesse" de ce plan, la première secrétaire du PS Martine Aubry a appelé à Nicolas Sarkozy à décider de "toute urgence" un "véritable plan de relance" devant la "plus forte hausse de l'histoire" du chômage en France.

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