"A l'UMP, Devedjian verrouille tout"

Publié le par PRG

Nouvel Obs
L’élection de Barak Obama ne jette-t-elle pas une lumière cruelle sur le faible nombre de personnes issues des minorités dans la classe politique française ?


- Rachid Kaci : Il faut relativiser. Les communautés maghrébines, noires ou asiatiques sont en France depuis bien peu de temps au regard de l’Histoire. Cela n’a rien à voir avec les noirs aux Etats-Unis, présents sur le sol américain depuis deux siècles.

Donc trois ministres au gouvernement, Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara, suffisent à votre bonheur ?

- Non, loin de là. Il y a un vrai problème à l’UMP où l’on a supprimé le secrétariat national à la diversité après l’élection présidentielle et où Patrick Devedjian verrouille tout. On est en train de perdre tout crédit dans les classes populaires et les minorités.

Le 3 septembre, vous avez envoyé avec Aderrahmane Dahmane, également membre de l’UMP, une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy pour vous émouvoir de la situation des gens issus de la diversité au sein de l’UMP. Pourquoi ?

- Parce qu’il ne se passe rien. Lors des élections municipales, on nous a envoyé dans des villes où nous n’avions aucune chance. En gros, on promeut quelques femmes, mais rien de plus. Si on ne correspond pas au casting du moment, à la mode ambiante, on n’a aucune chance.

Que vous dit Patrick Devedjian, le secrétaire général de l’UMP ?

- Devedjian a proposé de nous recevoir mais j’estime que cela ne sert à rien. Il a choisi de faire de l’UMP un parti d’élus et de notables. On ne peut pas rénover la vie politique avec des gens qui dirigeaient le RPR il y a trente ans.

N’est-ce pas un peu facile de tomber sur Devedjian ? Le président de la République, qui prétend s’occuper de tout, n’a qu’à imposer sa volonté, non ?

- C’est vrai. Il a montré le chemin quand il a pris la présidence de l’UMP en 2004 puis lorsqu’il a été élu président mais on ne peut pas tout lui demander tout le temps. Il est parfois difficile d’aller contre la mauvaise volonté de certains. Je n’ai aucun doute qu’il va reprendre les choses en main maintenant.

Vous-même êtes conseiller technique à l’Elysée chargé des problèmes de la Ville et de la Diversité. Que faites-vous ?

- Je propose notamment la promotion dans la haute fonction publique de gens issus de l’immigration ou d’un milieu social défavorisé, en d’autres termes, j’essaie d’appliquer le principe de la méritocratie républicaine, seul véritable solution aux blocages de la société française.

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