Perpignan: le maire sortant UMP favori face à une gauche divisée

Publié le par PRG

PERPIGNAN, 26 juin 2009 (AFP) - Le maire sortant de Perpignan Jean-Paul Alduy (UMP), dont la réélection en 2008 a été invalidée pour fraude, est le favori du second tour dimanche de l'élection municipale face une gauche divisée entre la candidate PS et un dissident socialiste allié au Modem et aux Verts.

Alors que le PS appelait à un front commun derrière sa candidate Jacqueline Amiel-Donat (PS, PCF, MRC, PRG, CDC), arrivée en deuxième position au 1er tour (24,75% contre 40,35% à Alduy), le dissident socialiste Jean Codognès (14,19%) a décidé de maintenir sa liste composée avec le Modem et les Verts.

Cette décision est une aubaine pour M. Alduy, qui devrait récupérer les voix du candidat du Front national Louis Aliot (9,42 %). Ce dernier n'a pas réussi à passer le cap des 10% pour atteindre le second tour, comme il l'avait fait l'an dernier.

"Manifestement, le sort de l'élection est quasiment scellé, d'autant que Codognès ne se désiste pas. Je ne vois pas comment il peut y avoir un renversement de situation. Les voix du FN et de (la liste DVD de) François Rivière (7,8%) se reporteront sur Alduy", estime Christophe Euzet, maître de conférence en droit public à l'université de Perpignan.

Le conseil d'Etat a annulé en avril le scrutin de mars 2008 à la suite d'une fraude électorale baptisée "fraude à la chaussette".

Lors du dépouillement du second tour, le président d'un bureau de vote, frère d'un colistier de M. Alduy, avait été trouvé en possession de bulletins et d'enveloppes dissimulés dans ses poches et ses chaussettes.

La fraude, souligne M. Euzet, "n'a eu aucun impact sur le scrutin (de 2009), finalement M. Alduy en est le bénéficiaire. Il est invalidé et réélu magistralement".

"Alduy, explique-t-il, c'est la sécurité pour beaucoup de Perpignanais. Nous sommes dans un département avec une population relativement âgée où les gens qui votent sont âgés, et ils votent généralement à droite".

Le sénateur UMP, 67 ans, satisfait des résultats du 1er tour, a continué sa campagne qu'il qualifie de "campagne d'humilité".

L'incapacité de s'entendre de Mme Amiel-Donat et M. Codognès conduit à une "triangulaire suicidaire pour la gauche", a titré le quotidien régional Midi Libre.

Jacqueline Amiel-Donat proposait une fusion des listes de gauche au nom d'une "union des volontés de changement", car la famille Alduy règne sur Perpignan depuis un demi-siècle: 34 ans pour le père Paul Alduy (1959-1993), 16 ans pour le fils Jean-Paul Alduy (1993-2009).

En 2008, à la tête d'une liste d'union de la gauche et du Modem, la socialiste avait échoué de 574 voix face à M. Alduy, lors d'une triangulaire avec le FN.

Jean Codognès, conseiller général et ex-député PS, a été exclu l'an dernier du parti. Lors de l'élection de mars 2008, l'investiture PS lui yant échappé, il avait constitué une liste dissidente, avant de se rallier à la liste PS au second tour.

cor-ap/db

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